Des miettes (3 mai 2008)
Aujourd'hui il y a grève dans une grande et chic chaîne de boulangerie parisienne, vous savez, celle qui "sélectionne spécialement les variétés de blés Français", qui réalise les pains "selon une recette basée sur une longue fermentation", assure la meilleure cuisson au four "pour qu'ils obtiennent une mie moelleuse et une croûte croquante et bien dorée" etc.
Après les employés de supermarchés, de grandes surfaces, d'entreprises de vente par correspondance etc, le tour à ceux-là, gagnes-petits qui réclament une plus juste part. Leur tract est explicite :
"A peine 950 euros par mois ça suffit !!! [...] A découvert tous les 15 du mois, nous voulons pouvoir vivre dignement, subvenir aux besoins de nos enfants, avoir un logement décent. De leur côté, le prix du pain augmente, le prix des viennoiseries augmente, nos ventes augmentent. Total, leur chiffre d'affaire augmente. En clair ils continuent à s'enrichir et notre pouvoir d'achat à s'enliser. Assez de récolter les miettes de notre pain. Aujourd'hui nous faisons ressentir notre colère [...]".
Cette colère est juste. On va cul par dessus tête, surtout lorsque la tête s'offre, dans le même temps, 172% d'augmentation. (C'est cela l'indécence).
Le constat désabusé de Rabelais n'est pas près de perdre de son actualité : Cette année les aveugles ne verront que bien peu, les sourds oyront assez mal, les muets ne parleront guère, les riches se porteront un peu mieux que les pauvres et les sains mieux que les malades.
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