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La SNCF reprend son train-train

Un billet d'humeur de mon épouse : 
 
 
Lundi 8 juin, ma vieille maman est au plus mal et je veux rejoindre Besançon au plus tôt, par le train.
La SNCF reprend progressivement du service : environ un train sur cinq entre Grenoble et Besançon... J'enchaîne trois TER, un trajet de 7 heures.
Le deuxième TER Lyon-Dijon est un "vieux" train, à l'ancienne.
Les vitres du wagon sont tellement sales qu'elles en sont devenues opaques, laissant difficilement entrevoir les magnifiques paysages de notre "beau pays de France" !
Peu de passagers dans le train, et aucun dans mon champ de vision alentour. Je laisse tomber mon masque et me plonge dans ma lecture…
 
A un moment, un tour aux toilettes s'impose. A peine la porte franchie, une odeur immonde me signale l'état de saleté infecte du lieu. Pas d'eau et le lavabo complètement sec témoigne que cette pénurie n'est pas récente. Et bien sûr, pas la moindre trace d'une installation du fameux gel hydro-alcoolique dont les media nous rabâchent les recommandations d'utilisation…
Je suis indignée.
 
Je n'en reviens pas. Le contraste est violent entre l'état des lieux et le discours officiel de la SNCF qui - pour rassurer les voyageurs et les inciter à reprendre le train - nous est seriné à longueur de journée sur les ondes : "Pour vous permettre de voyager en toute sécurité, SNCF a poursuivi la mise en place de mesures sanitaires exceptionnelles et renforcées dans les gares et à bord des trains conformément aux directives gouvernementales... AGIR POUR VOUS PROTÉGER... Vous garantir la possibilité de vous laver les mains à tout moment de votre voyage. A bord, des réserves d'eau et de savon dans les toilettes sont sécurisées et contrôlées régulièrement par le chef de bord et l'hôte de propreté. En cas de pénurie temporaire, du gel hydroacloolique est mis à disposition de nos clients".
Voilà textuellement l'engagement de la SNCF.
 
Je retourne à ma place. L'envie de manger mon sandwich m'est passée…
Je re-laisse tomber mon masque et me re-plonge dans ma lecture.
Se présentent alors trois contrôleurs. Deux hommes, une femme.
- "Madame, vous ne portez pas de masque et, selon la loi, vous êtes passible d'une amende de 135 euros si vous ne le mettez pas".
Mon sang ne fait qu'un tour. L'indignation toute récente me monte aux lèvres.
- " Vous me reprochez de ne pas porter mon masque, alors que les règles élémentaires d'hygiène ne sont pas respectées, c'est inadmissible, etc, etc… "
- "Madame, ce n'est pas à nous qu'il faut faire ces remarques, c'est "en haut" (les chefs, les patrons, les responsables, etc…), et si on ne met pas de gel dans le train, c'est que les gens volent tout, les gens sont sales, tellement sales qu' "on" envisage même de supprimer les toilettes dans les futurs trains" (!!! Et si le voyage dure 7 heures ?) Etc, etc.. Je ne vous détaille pas tous les arguments… Je suis en face de personnes qui ne sont responsables de rien et je suis désarmée.
 
A bout de paroles, je demande alors aux contrôleurs s'ils peuvent me fournir un peu de gel (je pense à mon sandwich…).
La réponse ? Alors là, je vous le donne en mille ! 
- "Mais madame, il s'agit de notre gel personnel"
- ! ! ! 
Je me reprends et j'insiste, telle une mendiante.
Finalement, la femme tire de son sac un petit flacon et m'octroie une giglée parcimonieuse de son précieux gel dans la main…
Ils sont partis.
Je peux m'attaquer à mon sandwich…
 
Sans commentaire. 


15/06/2020
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