Baisse la pression tu nous les gonfles (Episode 3)
A la manière de San-Antonio
Baisse la pression, tu nous les gonfles...
Episode 3
5
LE LION ET L'AGNEAU
PARTAGERONT
MAIS L'AGNEAU NE DORMIRA PAS BEAUCOUP
Après ces crapauteux évènements, qu'est-ce qui va se passer ? Retiens ton souffle : rien !
Rien pendant plus de 12 mois<!--[if !supportFootnotes]-->, pas de nouvelles des locdus, et là je sens ton angoisse ! Et pourtant , rien de mieux (du point de vue du temps, n'oublie pas que c'est notre sujet), que rien qui se passe, car un grand savant l'a bien dit (ouvre tes esgourdes !) : "Le temps, c'est ce qui passe quand rien ne se passe". Bon. Et le savant, c'est pas n'importe qui, c'est un Nobel de Physique (Richard Feynmann, pour pas te le cacher), alors il doit bien être aussi infaillible que le Pape parlant des femmes, lui le Nobel de Physique parlant du temps (chacun son domaine de pétance).
Si donc rien ne se passe, c'est qu'on est dans le sujet, et que quelque chose passe. Oui, mais ... où ? Dans les couloirs, mon grand !
Les couloirs, chez HP, c'est des lieux , pas d'aisance, mais où on prend un peu ses aises. On aime y être. On doit y être. N'oublie pas ton catéchisme, le MBWA, le management baladeur, c'est ça : être proche, à l'écoute, des bruits (de couloir, évidemment), ce qui entretient un haut niveau d'informations circulantes, montantes et descendantes (sauf là où les bâtiments n'ont qu'un niveau). Le MBWA, c'est aussi observer, et là, circulez, y a à voir !
Tu te souviens que Zouzou rêvassait un peu dans son burlingue... Dans l'Industriel, on n'a pas de burlingue vitré, c'est tout dehors que ça se passe, et ça passe, dans les couloirs justement...
Moi, tu me connais ? On ne se refait pas, surtout lorsqu'on est réussi ! Alors qu'est-ce que j'observe que les gens voient dans les couloirs ? Eh bien , c'est la diversity qu'ils voient en feurste dans les allées !
Comme dit
Mais là, on s'égare peut-être un peu. Je te disais, qu'à part ce qui passe dans les couloirs, plus rien allait se passer pendant près d'un an ...
Plus rien ? Pas éguesactement : ça bouge du côté des locdus, et ça bouge aussi du côté perso.
Par où commencer ? Je flageole du bord d'attaque, camarade ! Bon, qu'est-ce que tu veux que je te raconte ? La suite ? D'ac, on y va : Ca va zolasser<!--[if !supportFootnotes]--> un max, Max! Apprête-toi à zigzaguer des lampions !
D'abord, côté locdus !
La pendule indiquait six heures trente, la pire heure que puisse indiquer une horloge. Les locdus se demandaient ce qu'ils allaient faire maintenant. Depuis près d'un an leur silence avait été reconduit par taciturne reconduction. Le Bouseux n'était même plus là<!--[if !supportFootnotes]--> pour galvaniser les troupes, et lancer son interjection favorite : "Ben ma vache !", qui, tout de même, quelquefois, chutait avec l'indolence d'une bouse parvenant à destination !
Les CéGéTeux, qui avaient évité de migrer, se repliaient sur leur terre d'élection<!--[if !supportFootnotes]-->, laquelle se rétrécissait comme une peau de chagrin<!--[if !supportFootnotes]-->, à leur grand dam. Ils restaient donc sur leur quant-à-soi.
Les CéQFDéTés, quant-à-eux, s'étaient trouvés une nouvelle Bergère : un peu anar, un brin rousse, théâtreuse<!--[if !supportFootnotes]--><!--[endif]-->, elle s'apprêtait à conduire ses troupes comme elle menait la sienne, amateuse de mandragores, et autres racines fourchues passant pour avoir des vertus magiques [La nouvelle DS CFDT était à ses heures perdues - oui, oui, il peut y en avoir - metteuse en scène de spectacles joués par sa troupe La mandagore, dont la dernière production remarquable et remarquée Pourquoi j'ai mangé mon père].<!--[endif]-->
La Bergère réunit ses colistiers, et les autres, même La Rognée, et ils se fendirent d'une nouvelle missive pour déclarer que, tout compte fait, on pourrait peut-être se remettre autour d'une table, pour discuter de l'aménagement du temps, pendant qu'il était encore temps, nonobstant le refus scandaleux de la direction de discuter de leur estatut, comme précédemment demandé, mais ce n'est plus un préalable, alors ils n'ont plus d'autre désir-rata que de reprendre la négoce fâcheusement interrompue par la direction (oui, parce que, par son refus du préalable, elle porte la responsabilité de l'absence de suite), c'est bien logique !
On sent quand même les locdus un peu décontenancés, comme qui dirait d'un bidon de lait sans fond !
6
PAS DE QUOI FAIRE UN FROMAGE
Dois-je capituler les péripétances précédentes ? La pendule des locdus indiquait six heures trente.
A l'autre bout de l'Hexagone (qui n'a pas quatre coins, comme tu sais, mais six angles et six côtés, très hexactement dit), à l'autre bout de l'Hexagone, donc, c'est la même heure, la pire que puisse indiquer une horloge (je ne te refais pas la démonstration, reporte-toi au chapitre précédent).
On vient d'apprendre un sacré truc au perso : Zouzou se casse, Zouzou s'est cassé !
Imagine ! Ni vu ni connu, il s'est aménagé son temps perso ! Grand golfeur devant l'Eternel, il va s'adonner à sa passion, et aux autres. C'est pas tout de rêvasser, il est temps d'actionner : ah! dit-il, en ayant une pensée vers ses darlinges, je vais vous chuchoter un zigounou secret, c'est que je suis pas de poids devant vos décolletés-grands-frissons, vos flotteurs, vos contre-poids, nichebroques et roberts, des petits et des grands, des bien remontés et des démontés, nichemards, pastèques et bathyscaphes, faut que je practise pour garder la santé, tu saisis, c'est pas mon destin qui me fera du contrecarre !
Tu vois, quelle aventure épique ! Et même colégramme ! C'était quand même une tête, Zouzou, les locdus, il savait leur brancher le coin du ciboulot sur l'alternatif, j'te dis pas, et avec nous, partageux qu'il était, il aimait bonne chère (note l'orthographe, va pas chercher plus loin) et, consécutivement, bon vin (souviens-toi : "Fratres caveamus", qu'il disait, en latin et en descendant l'escalier de la cave déchéant). Il savait nous convocater chez Loiseau rare, ou au Carlton, ou à Deauville encore mener palace, et quelquefois ziziller la pensarde, et on lui en savait gré, et il aimait quant à lui qu'on lui en redoive : "On m'acclame ! qu'il disait. On m'élit ! On met l'eau (t'y crois, toi ?) ! On m'exclusife !", et c'était bien comme ça !
Mais voilà, il se fait la valise, et nous on reste, le z'oeil comme un con qu'est errant, l'arme à l'oeil c'est si dérant (celle-là tu me la copyright), bons pour le service encore et âme, et maintenant il faut attendre le successeur, le plus couiquely sera le betteur !
Oui, mais, il y a du nouveau aussi du côté de Grenobole. On a touché un nouveau Déréache !
Tu comprends, la Péennelle [la PNL], ça a pas réponse à tout. La carte c'est pas le territoire, et le menu c'est pas le détail. Tu me dis que t'y entraves que pouic, t'as la comprenette qui s'embourbe, bon j'explicite le pré carré, parce que c'est toi. Tu te souviens du slogan : "La Péennelle donne des ailes". Air Inter y dit aussi : "Pourquoi vivre sans ailes" (alors que moi, tu me connais, je dis plutôt : "Pourquoi vivre sans elles", passons...). Mais Icare, tu connais Icare? Il s'est quoi? Il s'est brûlé les ailes, à trop s'approcher du soleil. Eh bien, y en a qu'ont eu un peu chaud aussi, auprès du soleil qu'est l'étoile montante de Grenobole<!--[endif]-->... Alors il a fallu assurer la relève, et on a blindé : un Déréache trempé dans le business, averti (un Déréache averti en vaut deux), compétitionneur, prêt à dépoter un max, plein d'idées exotiques, il va cloquer un Clémenceau dans le moteur du perso<!--[if !supportFootnotes]--> ! Voilà qu'on a touché le Jacquespote<!--[if !supportFootnotes]--><!--[endif]--> (Jacques C) ! Et chacun de dire en son fort intérieur : Jacques yes !<!--[if !supportFootnotes]--><!--[endif]-->
Donc on a touché notre Jacquespote à Grenobole et Ida. Mais Zouzou, comment il est successionné ? Tu donnes ta menteuse au minet ? Ne te cloque pas les copeaux : ça va être une affaire de test et mesure ! Je t'explique. Ca n'a pas tardé à euréker sous la coupole du Grand Boss, et il nous sort Number Ouane (JP H) (de Test et Mesure), c'est sans conteste ! Ex-écrivailleur de journaux, il saura faire avec les journaliers pour prendre la suite de Zouzou : à lui donc l'owner (l'owner, c'est comme les allumettes, ça ne sert qu'une fois) de l'aménagement du temps de travail ! Il n'en demandait pas tant, mais Grand Boss a dit (et Jacques-a-dit ?).
Number Ouane est donc intronisé nouveau boss. Au début, il laisse un peu flotter en ce qui concerne l'ATT (tu comprends, la tétée, c'est bien une affaire de flotteurs, rien à dire là-dessus, pas de quoi fouetter un chat, chanstique pas trop les réactions de ton turbo-mayonnaise), pas mécontent qu'il est de voir le silence (tu remarqueras cette figure de style : "voir le silence") persistant (et en plus ils signent pas) des locdus...
Mais tout a une faim, et comme tu sais, les locdus font savoir qu'ils veulent quelquechose à se mettre sous l'Adam... Ah ! corneille<!--[if !supportFootnotes]--> [citer un vers de Corneille sans bailler] Number Ouane : "Je vois, je sais, je crois, je suis désabusé"<!--[if !supportFootnotes]--> ! Si les groupes-à-locdus avaient été trois (mais il y a quatre organisations), Number Ouane se serait consolé : "Que vouliez-vous qu'il fit contre trois? - Qu'il mourût! Ou qu'un beau désespoir alors le secourût"<!--[endif]--> !
Mais non, rien de tout cela. Aussi Number Ouane doit contremauvaisefortunebunkerer... : Ô rage! ô désespoir! ô bassesse ennemie! Paraissez, locdus, glandus, et qu'on parle du temps, puisqu'il faut le ménager (Ah Zouzou, dans quelle bouse tu nous as mis !).
7
IL FAUT DES REGLES DU JEU
ET DU JEU DANS LES REGLES
Number Ouane comprend que l'existence humaine est une puérile illusion et qu'elle n'a pas plus d'importance qu'un pet de nonne. Il n'est pas loin de penser que la vie est un cauchemard vide de sens et rempli de souffrances. Le seul conseil qu'il s'entend donner est de ne jamais jeter la ficelle !
En attendant, il va falloir traiter la demande des locdus. On ne peut pas la laisser en souffrance. Quelle idée ils ont de rompre leur taciturne silence en novembre ! Encore un mois, et c'était peau-de-balle, le 31 décembre était passé, l'accord de 82 dénoncé pas remplacé, et on se retrouve libre de tout engagement, ou presque !
Les locdus sont donc convocatés pour une première réunion<!--[if !supportFootnotes]--><!--[endif]-->, après qu'ils aient été okay pour prolonger de 5 mois le délai de grâce pour solutionner le problème et aboutir à un nouveau zaccord.
La réu commence par un accord sur les modalités de l'accord (on a de la suite dans les idées ou pas). Bon. Ensuite tu vas voir venir les choses que les littérateurs disent "sérieuses".
Number Ouane va expliquer qu'il propose un menu de solutions, t'auras le choix : entre plusieurs entrées, plusieurs plats de résistance (mince : il fallait peut-être pas lâcher ce mot ?), et des desserts, genre cerise sur le gâteau.
Mais la matière de tout ça, c'est toujours le temps, t'as bien compris.
Et là, ça recommence à bananer, parce que le temps, tu vois, c'est pas fastoche à préhender. Pour les locdus, le temps, c'est les minutes de l'horloge. Ca s'égrène pareil d'une horloge à l'autre. Ca peut se compter. C'est pour ça qu'il faut des pointeuses.
Mais le temps, c'est peut-être autre chose aussi, tu crois pas ? Tu sais bien que quand on s'emmerde, le temps il coule pas pareil que quand t'es au septième ciel, tu vois ce que je veux dire. Et pourtant c'est toujours le temps de l'horloge, mais ton horloge interne, elle cavale pas toujours au même rythme, des fois elle bat la chamade, et d'autre fois ça coule tout doux...
De quoi on parle quand on cause du temps ? Marcel [Proust] disait : "Comme il y a une géométrie dans l'espace, il y a une psychologie dans le temps, où les calculs d'une psychologie plane ne seraient plus exacts parce qu'on n'y tiendrait pas compte du temps". Bon, je sens que tu déjantes un peu, on va revenir à nos ébats.
Quand même, encore un coup de Marcel, que tu comprendras si tu rassembles ta gamberge : "Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme" : eh bien, voilà !
On y est ! Il a tout pigé, Marcel<!--[if !supportFootnotes]-->.
Number Ouane, quant à lui, ajoute, du ton qu'a pris le camarade Galilée pour affirmer : "Et pourtant elle tourne !" : - « Néanmoins (nez en moins) il y a forcément un senti quelque part que le temps dont auquel nous faisons alluvion est du genre pluriel. »
? Perplexité des locdus qui trouvent cette affirmance incongrue : ça leur file, qu'ils disent, du 220 volts dans l'ognard ! La Rognée, lui, a un sourire causetoujoursmonlapin. Il va y aller de satirade : "C'est la faute au patronat, ils nous embobinent avec ce temps pluriel, pour nous, le temps, c'est ce qui se mesure avec une pointeuse, un point c'est tout !"
Dieu ! (si tu existes, fais-nous signe) La Rognée aurait-il lu Aristote ? "Le temps est le nombre du mouvement" a dit le grand philosophe<!--[if !supportFootnotes]--><!--[endif]-->, et ce disant, il affirmait bien que c'est en mesurant le temps qu'on accède au temps !
Tu vois la hauteur des propos ! L'eusses-tu cru (Lustucru) que ça philosophait comme ça dans les agoras-à-locdus ? Mais rassure-toi, écoute bien ce que je vais te surrer dans les esgourdes :
La philo, c'est comme la photo : ça se développe dans l'obscurité ! Alors les débats sont pas près de s'éclaircir, ça laisse la place à un certain nombre d'autres réunions. Les locdus vont pouvoir justifier de leur importance puisque sans oeufs il n' y aurait pas d'omelette.
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