voilacestdit

voilacestdit

Dictionnaire Superflu (3)

S

 

 

SCOPING

 

Fait quelquefois l'objet d'étonnants (détonnants) scoops .

 

 

SENS FOU

 

Assertion définitive et non discutable assénée par le boss.

 

 

SILENCE

 

Il fallait à un moment que je me taise, parce que à chaque fois que je disais quelque chose, c'était pour dire une connerie (Richard Virenque).

 

 

SLIDE

 

Quand je la monte, elle glisse; quand je la descends, elle tombe...! (Un manager HP).

 

 

SOUFFRANCE

 

No pain, no gain.

 

 

SORBONNE (Docteurs en)

 

Extrait d'une Chronique : Passèrent dans le camp des docteurs en Sorbonne qui exposèrent devant quelques barons et officiers bien choisis, pour la circonstance convoqués, théorie fort simple de bon  manègement [conférence sur le management de la complexité] : pourquoi, enseignèrent-ils, faire simple quand on peut faire complexe ? Et d'esbaudir le noble auditoire par force démonstrations et argumentations bien sorbonnées. Point ne fallait retenir les idées simplistes : A est A. Mais : si A est A, ce n'est pas que A soit A, mais A est presque A, cas particulier près de l'équilibre (à ce moment un auditeur s'effondra), dans un système turbulent (l'auditeur malhabile se releva), dont barons et officiers ci-devant réunis connaissaient bien la nature inachevée (comme la symphonie) et complexe, du moins perçue comme telle, quand elle n'était que compliquée, 'le système en produisant son produit s'auto-produisant indépendamment du produit fabriqué', comme il est bien connu... Lors convenait de savoir manéger le compliqué, et le désordre dans l'ordre, étant entendu que l'armée, dont à laquelle appartenaient les ci-devant barons et officiers, relevait certes plus de la complication que de la complexité, 'attendu que le cadavre ne se relève pas, et le vivant si', ce qui fait toute la différence. Lors les barons et officiers opinèrent, rêvant de coiffer le bonnet de Sorbonne  et conduire les troupes par science et entendement, en distinguant et conjecturant, plutôt qu'en dysfonctionnant et excluant...

 

 

STATISTIQUES

 

Les statistiques  sont  au manager ce que le lampadaire est à l'ivrogne : il le soutient plus qu'il ne l'éclaire.

 

 

STRATEGIE (Leçon de)

 

Extrait d'une Chronique : Lors le Roi [le division manager] réunit en son grand Conseil ses généraux, officiers, conseillers de ban et d'arrière-ban, de tout clan et bataclan, et leur tint ce discours : comme quoi convenait de bâtir l'art de la guerre sur principes simples et bien établis, lesquels tenaient en quelques propositions bien  sonnées. La première était qu'oncques ne devait pourvoir poste dans les armées n'était par scopinage, duquel scopinage ferait tenir le Roi un registre agrémenté. Cette première proposition était dite H, du nom de la plante 'ache', laquelle est ombellifère, ce qui signifie en latin, argumentait le Roi,  'qui porte à la guerre'. La deuxième proposition était baptisée par le Roi M, comme 'manège', pour dire foi qu'avait le Roi dans ses officiers qu'il appelait 'manageurs'. La dernière proposition était dite aussi M, comme 'motivus' en latin, soulignait le Roi, qui parut fort savant en l'occasion, ayant été versé dans l'art de l'analyse de motivus  du temps où il parcourait l'Europe d'orient en occident et d'occident en orient... Et conclut le Roi cette belle harangue en résumant sa théorie : HMM [Management Motivationnel des Hommes, à l'envers],  adjurant ses seigneurs à la mettre bien vite en exercitation...

 

 

STRATEGIE

 

Dis-moi Papa :  C'est quand qu'on va où ? (Renaud)

 

 

STRESS

 

Maladie de l'homme pressé.

 

 

T

 

 

TEMPS

 

Qu'est-ce que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais, si on me le demande, je ne le sais plus (...) Je sais que si rien ne passait il n'y aurait pas de temps passé (St Augustin).

A rapprocher de : Le temps, c'est ce qui passe quand rien ne se passe (Richard Feynmann, Prix Nobel de Physique).

 

 

THEORIE  ET  PRATIQUE

 

La théorie, c'est quand on sait tout mais que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne, mais que personne ne sait pourquoi. Ici, la théorie et la pratique sont réunies : rien ne fonctionne, et personne ne sait pourquoi (Relevé sur un tableau en classe prépa, Lycée du Parc à Lyon).

 

 

TONDUS

 

Voir 'Pelés'.

 

 

TORCHECUL (royal)

 

Extrait d'une Chronique : Le Roi en son éveil fut fort content en son aisance, ayant par longue et curieuse expérience inventé moyen de se torcher le cul, le plus royal, le plus excellent, le plus expédient qui jamais fut vu. D'abord essaya tous rouleaux agrémentés, papyrus, parchemins, papiers de lin, papiers de coton, papiers de soie, papiers de chiffons, mais trop fragiles étaient en leur complexion, tout comme papiers mâchés, papiers mouillés, papiers gélatinés et papiers transparents. Trop rudes étaient et escorchaient le derrière papiers de verre, papiers émeris, slides ou autres papiers réglés. Ne convenaient papiers volants, papiers collants, post it, non plus que papiers glacés, moirés, vergés,  rayés ou quadrillés, ni papier doré sur tranche, carré‚ grand raisin, grand aigle, écu, et pas même papier d'Arménie [allusion aux origines du ci-devant Roi] ! Mais lors le Roi, poursuivant torcheculatives expérimentations, enfin jubila : 'Par la mère De, s'écria-t-il, voila bien de quoi me torcher en plaisant torchecul ! A tant chier me fait, à tant mon fondement contentera !' Et jouxtant le geste à la parole, en grande aisance et jouissance, de déréaches arabesques se torcha.

 

 

TUTOIEMENT

 

Dans le Paris de la Révolution, une pancarte à la porte d'un concierge : 'Ici on s'honore du titre de citoyen et on se tutoie. Ferme la porte, s'il vous plaît'.

 

U

 

  

URGENCE

 

Il n' y a pas d'urgence, il n' y a que des gens pressés.

 

 

V

 

  

VIE

 

La vie est trop courte et Proust trop long (Anatole France). La preuve : voir Annexe 1.

 

 

Annexe 1

 

                          A la manière de Proust

 

 

A LA RECHERCHE DU MANAGEMENT PERDU

 

Extrait

 

  

 

... Il y avait déja  bien des années que, du management, tout ce qui n'était pas le théâtre de mes agissements,  n'existait plus pour moi,  quand,  un jour,  mon boss me proposa de me faire prendre, contre l'habitude, une décision.  Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Il envoya chercher une de ces distributions difformes et non gaussiennes appelées ranking, qui semblent avoir été moulées dans la valve rainurée d'une coquille vide, et me demanda de la normer.  Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, j'examinais cette distribution anormée. Mais à l'instant même mon esprit fut excité, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes du management indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa légèreté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je pensais qu'elle était liée au goût de la décision, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle, que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? J'ordonne un second exercice où je ne trouve rien de plus que dans le premier,  un troisième qui m'apporte un peu moins que le second. Il est temps que je m'arrête, la vertu de la décision semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en elle,  mais en moi. Elle l'y a éveillée, mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, à ma disposition, tout-à-l'heure, pour un éclaircissement décisif. Je fais une pause et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? Pas seulement : créer. Il est en face de quelquechose qui n'est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière.

Et je recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n'apportait aucune preuve logique, mais l'évidence, de sa félicité, de sa réalité devant laquelle les autres s'évanouissaient. Je veux essayer de la faire réapparaître. Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première décision. Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s'enfuit. Et, pour que rien ne brise l'élan dont il va tâcher de la ressaisir, j'écarte tout obstacle, toute idée étrangère, j'abrite mon oreille et mon attention contre les bruits de couloir voisins. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême.

Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore récente de cette première décision et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s'élever, quelque chose qu'on aurait désancré, à une grande profondeur ; j'éprouve la résistance et j'entends la rumeur des distances traversées.

Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur de la décision prise, tente de la suivre jusqu'à moi. Mais il se débat trop loin, trop confusément ; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l'insaisissable tourbillon des classements  remués ; mais je ne peux distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur de la décision, lui demander de m'apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s'agit.

Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être ; qui sait s'il remontera jamais de sa nuit ? Dix fois  il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute oeuvre importante, m'a conseillé de laisser cela, de décider en pensant simplement à mes ennuis d'aujourd'hui, à mes désirs de demain qui se laissent  remâcher sans peine.

Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui de ces décisions que dans le temps ancien le management prenait. La vue de la distribution ne m'avait rien rappelé avant que j'y eusse touché ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans se gausser, leur image avait quitté ces jours anciens pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi de la coquille vide, si peu sensuelle sous son plissage sévère - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eut permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la destruction des choses, seuls, plus frêles mais plus vivaces, plus immatériels, plus fidèles, le goût et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir.

Et dès que j'eus reconnu ce goût (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt tout du management me revint... Et, comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés, s'étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant tous les aspects de la vie de ces temps, tous les us, toutes les coutumes et le savoir-vivre, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti d'un coup ...

 

 

  

  

Annexe 2

 

QCM  POUR RH

 

  

Ton style de travail …

·         Cool, planqué B4N1XX, touché… coulé

·         Le même que dans 3 ans

·         C'est ça le problème ? Voilà une solution !

 

Pour toi, un client c'est…

·         Tu ne sais pas vraiment, ce n'est pas grave, tu n'en rencontres  jamais

·         Quelqu'un qui dérange

·         Quelqu'un avec qui ton équipe va réussir ses  projets

 

Valoriser et développer des compétences managériales…

·         Pourquoi, ça existe ?

·         Vous êtes sûr de vouloir développer certains ?

·         Un objectif majeur pour les 18 mois

 

Rénover nos pratiques pour recruter pro-activement des "hot talents"…

·         Hot toi de là…

·         A ras les  "ras-les-pâ-que-ret-tes"

·         Un point important pour les 18 mois

 

Vitesse, risque, "ability" au changement doivent devenir notre culture…

·         Puisque le chef le dit

·         Sur la vitesse, il serait grand temps qu'on démarre

·         Pas dans 18 mois, tout de suite

 

L'owner…

·         Pourvu que ce soit le voisin

·         "L'owner, c'est comme les allumettes, ça ne sert qu'une fois"  (pseudo citation de Pagnol)

·         Je prends c'est de ma responsabilité : à moi de répondre !

 

La nostalgie…

·         N'est plus ce qu'elle était

·         Le désir d'on ne sait quoi qu'on pense avoir été

·         Tentative pour conjuguer le futur sans le verbe aller

 

 

 

 

 

 

 

 



02/04/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 101 autres membres