La place de l'humain
J'ai lu dans le dernier JDD une interview qui m'a laissé perplexe - non l'interview, au demeurant bien menée -, mais le contenu des réponses aux questions posées.
Il s'agit du nouveau cas de suicide - le 23ième en dix-huit mois - chez France Telecom. La personne interviewvée est le directeur des ressources humaines de FT.
A la question posée : Que comptez-vous faire pour faire face à cette situation ? la seule réponse est : "Il faut améliorer les dispositifs d'accompagnement des réorganisations". Il est explicitement demandé aux médecins du travail du groupe de signaler au management, "dans les limites du secret professionnel", le cas des salariés en difficulté, pour permettre, donc, un accompagnement plus efficace.
A aucun moment il n'est question de l'organisation du travail. C'est pourtant là qu'est le problème, si on en arrive à de telles extrémités. Certes, dans tous les cas de souffrance au travail, il est difficile de faire la part des choses, entre ce qui vient de fragilités personnelles et ce qui vient du travail. Mais cette terrible série que connait FT ne peut être le fait de seuls problèmes personnels.
La vraie question est celle de la place de l'humain dans l'organisation du travail. Cette place est de moins en moins reconnue. L'homme n'est plus au coeur du travail. Il en est un rouage. Il est pris dans l'engrenage. C'est une pièce parmi d'autres.
Il ne suffira pas d'améliorer les dispositifs d'accompagnement. Il faut reconnaître la réalité du problème en se posant la question de la place de l'humain dans l'organisation.
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