voilacestdit

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La vie duraille

 
 
Ceci est un billet d'humeur.
 
Je prie ceux de mes amis lecteurs qui n'aimeraient pas le genre, de m'excuser de ce mouvement et zapper, comme on dit, en passant directement à la fin du billet, où je leur propose, à l'aide d'une belle illustration, extraite d'un site recommandé par mon ami peintre Pierre Gaudu, de laisser leur esprit librement chevaucher avec bonheur au gré de leur imagination ...
 
Pour ce qui est de mon humeur, voici de quoi il  s'agit. [Au huitième jour de grève à la sncf, alors que pour la deuxième fois en huit jours je suis en difficulté pour faire Paris-Grenoble, sauf à passer par Lyon et Chambéry, ou par Genève, ou sauf à "différer mon voyage" mais bien sûr... la sncf venant officiellement d'informer ce mercredi 14 avril que la vente des billets TGV sur le Sud-Est est suspendue jusqu'à dimanche... "pour assurer le confort des voyageurs qui ont déjà réservé leur billet" - sic] je voudrais dire ce que je pense de la curieuse conception du "dialogue social" que cultivent la direction de la sncf et certains cheminots du service dit public.

Mon propos tient en trois points.

Le premier point, je l'ai déjà abordé en parlant de "curieuse" conception. Qu'est-ce qu'une curiosité [du latin curiositas] ? En un certain sens cela désigne quelque chose de rare. On aimait, jadis, les magasins de curiosités, où étaient exposés de ces objets, pas forcément de bon goût, mais rares. Cet objet n'est pas beau, ce n'est qu'une curiosité. Ainsi en va-t-il du dialogue à la sncf. C'est quelque chose de rare.

Ma deuxième observation concerne le mot "dialogue" [du grec dialogos, racine logos]. Normalement, pour qu'il y ait dialogue, il faut être au moins deux. L'expression dialoguer avec soi-même est un non-sens. Le contraire du dialogue est le monologue. A la sncf on entend semble-t-il trop souvent par dialogue son exact contraire.

Troisième et dernier point, mais je comprends plus qu'il soit spécifique à notre compagnie nationale : que ce soit du côté de la direction ou de certains cheminots, tout paraît à priori "sur des rails". Penser complexe n'est certainement pas aisé dans cet environnement.  Le beau mot de cheminot évoque l'idée de chemin, hélas ce chemin est de fer.

Le résultat de tout cela, c'est que nous voilà  immobilisés par un soi-disant mouvement social - qui n'a de mouvement que le nom : ce n'est pas un mouvement, c'est une guerre de tranchées. Encore quatre ans et on fêtera, en 2014, le centenaire de ce genre de guerre !
 
En attendant, pour nous les usagers ["personne qui utilise un service public"], c'est la vie duraille, ou je ne m'y connais pas.
 
[Je dédie les lignes irrévencieuses qui précèdent à Guillaume Pepy, patron de la chose, à Didier Le Reste, patron de CGT Cheminots - qui prépare sa sortie - et à Sud-Rail]
 
ICI reprend mon billet.
 
Amis, rejoignons-nous sans parti-pris dans la contemplation de ce très beau mouvement de fantastique chevauchée ...
 
... manière de suivre le conseil de Rabelais qui, au début de son Gargantua,  invite le lecteur à se "dépouiller de toute affection" - "c'est à dire que les matieres icy traictées ne sont tant folastres comme le titre au-dessus pretendoit"
 
 

 

[source : PLATEFORM magazine n° 16 http://www.plateformag.com/Numero-16.html qui présente un ensemble des dernières créations - magnifiques - de Pierre Gaudu.]

 



14/04/2010
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