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Le djihad, nos valeurs

 

 

Un billet de mon épouse Chantal sur les événements de ce début 2015  

 

 

 

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 Place de la Nation le 11 janvier (photo Stéphane Mahé)

  

Au début de l'année 2011, j'écrivais dans ce blog un papier intitulé "La France, championne du pessimisme", en rapportant les résultats d'un sondage BVA-Gallup réalisé dans 53 pays.
Les attaques terroristes des 7, 8 et 9 janvier m'invitent à reconsidérer ce propos et m'apportent un nouvel éclairage sur la France et les Français. En quelques jours, suite à ces événements qui nous ont si cruellement ébranlés, Paris est devenue - aux yeux de la presse mondiale - la capitale du monde libre.
L'inimaginable, l'impensable a eu lieu. 

La puissance de l'événement s'impose avec une force sidérante. En réaction à ces actions particulièrement violentes et sauvages, une vague de rassemblement humain s'est élevée, prenant une dimension inouïe à travers tout le pays, La spontanéité a déjoué les calculs ; les gens se sont rassemblés en tant que citoyens - au nom de la République - et nous avons assisté à des scènes incroyables, telles ce manifestant embrassant le CRS noir. Ces images resteront gravées dans notre mémoire collective. Une unité, une solidarité, une communauté jamais vues depuis la Libération. Aucune initiative venant d'un parti politique, d'une association ou d'un groupe de pression n'aurait pu aboutir à ce résultat.
La France, en état de choc après ces événements tragiques, a connu des moments de grâce d'une intensité étonnante.

Que s'est-il passé ? Les Français ont été atteints au coeur de leurs valeurs les plus fondamentales, la liberté, dont Charlie - même contesté - incarnait le symbole : la liberté insolente du crayon. L'événement a transcendé leurs divisions, leurs clivages et ils ont partagé, d'un seul coeur, le temps d'un moment, leurs émotions, leur indignation, leur douleur, mais aussi leurs convictions et leurs valeurs.
Par là, ils ont révélé les ressources vitales qui les animent, des ressources souvent recouvertes des scories de leur pessimisme, de leur peur de l'avenir, du changement...

Certes, la désillusion ne manquera pas d'advenir après ces moments d'émotion intense. Les divisions, les calculs  ne manqueront pas de réapparaître sur le devant de la scène. La guerre du djihad ne va pas s'arrêter.
Mais ce qui s'est passé s'est passé, définitivement inscrit dans notre histoire et dans l'histoire. Quels que soient les débats, déjà là et à venir, rien n'effacera ce qui s'est passé. Et l''événement ne peut être réduit à la composante émotionnelle liée à l'état de choc du moment. 
Ces drames ont été comme un "kaïros" - ainsi que le nommaient les Grecs - un moment opportun pour les Français, de renouer avec les valeurs qui les habitent, de les exprimer, de les partager et de se mobiliser ensemble. Ces drames permettent de cimenter les citoyens et de donner du sens à leur action commune.

La France, championne du pessimisme, mais aussi et peut-être surtout emplie de vitalité et de ressources dont elle a témoigné avec force à travers ces événements : flambeau de la liberté, et pas seulement de la liberté, mais aussi de la fraternité.

 

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Place de la Nation le 11 janvier (photo Martin Argyroglo)

 

 



17/01/2015
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