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Nous sommes faits du même feu que l'Univers...

 

 

Nous sommes faits du même feu que l’Univers, disait en substance Héraclite (fin du VIᵉ av J.-C.). Ce faisant, il se différenciait de ses prédécesseurs de l’école d'Ionie, Thalès, qui faisait de l’eau le principe matériel de l’univers, ou Anaximène, qui soutenait que l’air constitue la substance première. Mais surtout, je pense qu’il s’était rendu réceptif à une intuition fondamentale et ouvrait tout un champ d’expériences de vie, aujourd’hui éclairées par ce que la physique quantique nous donne à comprendre de la nature de l’univers.
 
 
Le feu est le principe de toutes choses, selon Héraclite qui écrit dans un fragment : « Ce monde a toujours été et il est et il sera un feu toujours vivant, s’alimentant avec mesure et s’éteignant avec mesure » (fragment 30). Nul n’échappe à ce feu : « Qui se cachera du feu qui ne se couche pas ? » (fragment 16), car tout naît et perdure à travers lui. Il est aussi le logos commun à tous dont l’harmonie est le résultat des tensions et des oppositions qui constituent la réalité.
 
Ce feu dont Héraclite a eu l’intuition est l’image de l’énergie universelle qui nous traverse tous. Cette énergie nous traverse plus ou moins fluidement, nous pouvons en faire l’expérience personnelle, comme pour ma part je l’ai faite récemment (cf billet précédent Une si belle et bien improbable rencontre). Quand il vous arrive certaines choses, cela donne à réfléchir particulièrement : d’abord accepter, mais aussi réfléchir, non sur comment cela peut arriver mais pourquoi il est si difficile de le comprendre.
 
La notion d’énergie universelle pénétrant toute la nature est très présente dans l’antique tradition de l’Inde, remontant à cinq mille ans, qui parle de pranaLa prana est considérée comme l’élément constitutif de base de toute vie. Dans le même temps, les Chinois et les Japonais énoncèrent de leur côté le principe d’existence d’une énergie vitale qu’il appelèrent le ch’i (chinois) ou ki (japonais), formant et animant l’univers et la vie.
 
Cette notion d’énergie universelle pénétrant tout l’univers a été retenue par certains penseurs et savants occidentaux, d'abord Héraclite, puis bien après, au Moyen Âge, quelques érudits, enfin des mathématiciens et des médecins au XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle. Jusqu’à ce que la mécanique quantique, issue dans les années 1920 des recherches de Max Planck, Niels Bohr, Albert Einstein, et d'autres contributeurs comme Erwin Schrödinger, Werner Heisenberg ou Paul Dirac, vienne apporter la confirmation scientifique de cette notion d’énergie universelle, à l’oeuvre au coeur de l’univers et qui nous traverse.
 
 
[Les concepts de la mécanique quantique sont particulièrement difficiles à comprendre, même des spécialistes. Mais ce qui nous importe, c’est d’avoir, grâce à ces nouveaux concepts, comme une fenêtre ouverte sur un monde nouveau, à peine imaginable, le nôtre en fait, vu en profondeur. Comme le dit Heisenberg au moment de sa découverte : « J’avais la sensation de regarder, à travers la surface des phénomènes, vers un intérieur d’une étrange beauté ». Un des aspects de ce bel intérieur offre l’image d’un « champ », une entité diffuse dans l’espace, à travers laquelle des corps distants exercent des forces les uns sur les autres. La mécanique quantique décrit la grammaire élémentaire et universelle de la réalité physique sous-jacente à ces interactions. La réalité est ce réseau d’interactions.]
 
 
Revenons à nous-mêmes. Nous sommes, comme tout objet animé ou inanimé, plongés dans un champ d’énergie universelle, un champ de flux qui nous pénètre de part en part. Nous pouvons nous représenter les choses ainsi : le corps est comme un capteur du flux d’énergie universelle, il l’absorbe et le laisse passer plus ou moins bien — des fermetures ou des blocages sont synonymes de maladie, l'ouverture synonyme de santé — pour le restituer ensuite à l’Univers.
 
Le champ d’énergie universelle s’associe en outre toujours à une forme de conscience (nous voilà proches de Teilhard de Chardin), allant du niveau le plus primitif au développement extrême, la conscience la plus élevée étant liée aux interactions les plus fortes. Je me représente les plus créatifs parmi les humains contribuant hautement à l'émergence des formes les plus élevées de conscience.
 
Un dernier mot concernant les passeurs, ou les éveilleurs. 
 
Chacun, composés que nous sommes des champs d'énergie, pouvons sentir de bonnes ou mauvaises vibrations au contact d'une personne tierce, ou dans un lieu où nous sentons de bonnes vibrations (comme par exemple dans des églises, construites elles-mêmes sur des lieux inspirés, à l'emplacement de lieux de culte antiques...). Nous savons par intuition que nous nous entendrons avec telle personne, les énergies communiquent, ou au contraire si un affrontement va se produire. Il arrive aussi, on parle de télépathie, qu'on pense à telle personne au loin au moment même où elle pense à nous... Cela peut s'expliquer par l'interaction harmonieuse ou dissonante de nos champs.
 
Chacun peut faire ce type d'expériences de vie. Mais ce n'est pas le fait de tout un chacun d'être en capacité de sentir  ou voir, être clairvoyant sur ce qui réellement se passe au plan caché des champs d'énergie. Cela est donné à certains qu'on peut qualifier du beau mot d'éveilleurs. Je reprends ici et partage volontiers le commentaire, sur le précédent billet, qu'a laissé un ami lecteur :
"Je crois que des êtres humains sont capables d'éveiller par le toucher, la pensée, la parole notre marasme existentiel. Les 'grands éveilleurs' disait Karl Jaspers (1883-1969), pour la vie psychique comme pour la recherche spirituelle."
 
 
 


20/11/2021
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