Un portrait de mon fils
Ma fibre paternelle m'autorise-t-elle à retranscrire l'article suivant paru dans La Tribune du 1er mars ? Allons-y pour ce portrait - au demeurant assez fidèle - campé par la journaliste ! (où il est question de création, de virtuel, d'avatar...) :
"J'ai toujours voulu créer une entreprise. A 8-9 ans, je disais que j'irai le faire à San Francisco. Mon père y faisait des missions pour Hewlett Packard", confie Alexandre Lebrun. Il a créé son entreprise, à Paris, en 2002. Il avait 27 ans. Il s'est depuis installé à San Francisco. Sa société est un éditeur d'agents virtuels intelligents (AVI) et multilingues. Elle s'appelle VirtuOz. Une évocation du virtuel mais aussi de la musique, la musique du langage. Au siège de VirtuOz, les salles ont pour nom Orchestre, Régie, Balcon, Mogador, Jardin... Alexandre Lebrun a un côté magicien. Il donne la parole aux avatars qui répondent aux questions des internautes clients de sociétés comme Voyages-sncf.com, eBay, Fnac.com, PayPal, Credit Agricole, SFR, Bouygues Telecom, La Poste, Nespresso... Sa technologie d'intelligence artificielle avancée permet une compréhension optimale du langage écrit et la mise en place de stratégies de dialogue naturel, personnalisé et en temps réel entre l'internaute et l'agent virtuel. Des outils de reporting et de statistiques sur les dialogues et les comportements des internautes permettent aux entreprises de mesurer la satisfaction de leurs clients et d'identifier leurs besoins. VirtuOz enregistre actuellement plus de 10 millions de dialogues clients traités par mois.
Alexandre Lebrun est un passionné de la langue chinoise, qu'il a commencé à apprendre à Polytechnique, en 1994. Il travaille alors sur la représentation informatique du sens d'une phrase. Il écrit un premier algorithme, analyse syntaxique de la phrase par l'ordinateur. Il part faire son stage comme ouvrier chez HP, en Chine, qui fabrique du matériel médical. "Ce qui m'intéressait, c'était de voir comment les décisions du management arrivent à la base", explique-t-il. Sorti de l'X en 1997, il entre à l'ENST et fait un nouveau stage de six mois à Taiwan.
Il aura passé en tout deux ans en Chine. Il entre chez l'éditeur de logiciels KDS, auprès du fondateur, Moncef Khanfir. En 2001, il cofonde à Séoul Asiance, société de marketing dédiée aux entreprises françaises désireuses de s'installer en Corée (L'Oréal, Lacoste, Renault, Air France...) et aux sociétés coréennes voulant s'adresser aux expatriés. En juillet 2002, avec trois anciens de KDS, Laurent Landowski, Calixte Cauchois, et Pascal Levy-Carboua, il crée VirtuOz. "Il faisait 50°C dans mon salon. Il y avait six PC", se souvient-il. Après trois années de mise au point du produit, le premier gros contrat arrive - Voyages-sncf.com, et un investisseur, Galileo. Trois mois plus tard, Voyages-sncf.com enregistrait une baisse de 30% de ses e-mails entrants. En 2006-2007, VirtuOz décolle. AOL, eBay, PayPal arrivent dans son portefeuille clients. Elle s'installe aux Etats-Unis, dans la Silicon Valley. En avril 2008, elle a réalisé une seconde levée de fonds, de 12 millions de dollars, auprès d'un fonds américain : MDV (Mohr Davidow Ventures).
"J'ai toujours été bricoleur. A 15 ans, j'ai inventé un appareil qui alerte quand l'eau de la baignoire déborde. C'est un boîtier collé à une ventouse", s'amuse Alexandre Lebrun. Le brevet est aujourd'hui tombé dans le domaine public.
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