Quand la SNCF manage à l'émotion
C'est nouveau ça vient de sortir, c'est le dernier produit de la SNCF, une sorte de "prem".
Vous avez un conflit qui dure 4 semaines gare Saint-Lazare. Demandez-vous déjà comment une grève peut raisonnablement durer 4 semaines : 4 semaines avec retenues de salaire ? Pas tout à fait. Vous pouvez, à la SNCF, faire des arrêts de 0H 59 minutes à bon compte - 8 journées de grève pour le prix d'une -, et avec ça désorganiser tout le service [il paraît qu'on doit ça à Tonton et son ministre Auroux : avant, toute minute était décomptée]. Quoi qu'il en soit, il y a nécessairement quelques petits arrangements.
Il se trouve, ensuite, qu'un conducteur est agressé par des "usagers" éméchés lundi 12 au soir. Un conducteur, bien sûr, d'une des lignes de la gare Saint Lazare. Non, vous n'y êtes pas : ça s'est passé sur le RER A. Et le RER A ne passe pas, jusqu'à plus ample informé, par la gare Saint-Lazare. Mais il y a un rapport. Quel rapport ? Un rapport juridique ! le RER A dépendant juridiquement de la gare Saint-Lazare [même pas sûr que les conducteurs du A connaissent ceux de Saint-Lazare, et réciproquement].
On connaît la suite, l' "émotion" des conducteurs de la gare Saint-Lazare, cette dernière totalement fermée toute la journée de mardi 13.
Une négociation à chaud : et hop ! voilà, prenant en compte l' "émotion" des conducteurs de Saint-Lazare, la direction leur accorde ce qu'ils n'obtenaient pas depuis 4 semaines [on oublie un peu entre temps le lointain collègue agressé] : 84 postes supplémentaires.
Le syndicat SUD-rail peut être satisfait de son coup - surtout à 2 mois des élections professionnelles. [D'ici à penser que les agresseurs du conducteur...]
Mais la direction, elle ? Elle n'est peut-être pas tout à fait satisfaite de sa dernière innovation : le management à l'émotion. C'est du moins ce qu'on lui souhaite.
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