Obsession
La rentrée a des couleurs un peu tristes.
Le sujet principal que couvrent les médias à longueur de colonnes et plein écran, c'est la grippe A. On va la vivre deux fois. Une première fois en imaginaire, la seconde pour de bon.
Aucun détail, aucune projection ne nous sont épargnés, sans, pour autant, qu'on sache exactement comment les choses pourraient se passer.
Jacques Attali [sur son blog] apporte sa contribution : prudemment il s'en tient à l'histoire du mot, qui serait d'origine franque, désignant au 14ième siècle une sorte de griffe, de harpon, permettant d'accrocher quelque chose, puis, par extension, un "caprice" qui nous saisit [d'où l'expression "prendre quelqu'un en grippe"], et seulement plus tard, au 18ième siècle, une maladie qui saisit brusquement le malade.
De là Attali tire quelques réflexions, dont celle-ci : il ne faut pas considérer la pandémie annoncée comme un "caprice", une circonstance de hasard, "mais comme la conséquence d'une évolution logique de nos sociétés" soumises à la mondialisation et travailler à mettre en place toute une série de protections et d'indicateurs d'alerte.
Certes. Mais cette préoccupation, légitime, doit-elle prendre toute la place, occulter toute autre vision de l'avenir ? N'a-t-on plus rien d'autre à rêver que se protéger des risques d'une maladie ?
Cioran écrivait, et cela donne à méditer : "Une civilisation commence à déchoir à partir du moment où la vie devient son unique obsession. Les époques d'apogée cultivent les valeurs pour elles-mêmes : la vie n'est qu'un moyen pour les réaliser" [Précis de Décomposition].
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