Aux Quinze-Vingts
Une fois n’est pas coutume, je donne des nouvelles personnelles, des Quinze-Vingts, où je me trouve hospitalisé depuis quelques jours pour une infection de l’oeil, dans des circonstances curieuses, mon épouse ayant été peu avant hospitalisée, à Cochin, suite à une fracture de l’os du fémur − mais pas de rapport entre les deux, une simple coïncidence, qui donne à réfléchir sur les aléas de la vie...
✧
Étant aux Quinze-Vingt, je me suis intéressé à cette dénomination curieuse. Le titre officiel de l’hôpital, c’est “15-20 Hôpital national de la vision”. L’origine remonte au Moyen-Âge, au roi Louis IX plus connu sous le nom de Saint Louis, qui fonda une Maison des aveugles, située à l’origine entre l’actuelle Place Royale et le milieu du jardin des Tuileries ; ce n’était pas comme un hôpital (Hôtel Dieu), mais comme un lieu de vie où les aveugles pouvaient vivre en famille.
Cette congrégation avait pour vocation d’héberger trois cents personnes, la plupart des aveugles, mais aussi des voyants en charge de les aider. Le nom de Quinze-Vingts provient de la numération vicésimale (manière de compter par vingtaine) en usage à l’époque, la communauté devant comprendre quinze fois vingt membres ; et je soupçonne que ce sont les gens du peuple qui donnèrent à la Maison des aveugles cette dénomination familière qui lui est restée.
Hospice des Quinze-Vingts
dans les bâtiments de l'ancienne caserne des "mousquetaires noirs"
Le site d’origine fut transféré vers 1780 sur l’emplacement actuel, près de la Bastille, dans l'ancienne caserne désaffectée des "mousquetaires noirs". Les bâtiments étaient magnifiques. Mais vint l’ère Pompidou et sa modernité ; l’ère de la bagnole sur les quais ; l’ère des constructions d’immeubles à 10 étages brisant les perspectives et l’harmonie des avenues haussmanniennes. Les bâtiments des Quinze-Vingts furent rasés pour faire place à un édifice moderne (certes fonctionnel) mais qui manque, architecturalement parlant, d'âme.
La chapelle Saint Rémi
Des constructions de 1700 ne restent que le porche d’entrée sur la rue de Charenton, et la magnifique chapelle Saint Rémi, malheureusement accessible qu’à certains jours.− un splendide lieu de ressourcement.
J’arrête mon billet ici, étant limité de fait ces jours-ci dans le travail sur ordinateur. L'occasion de faire un petit voyage dans le passé, et de vous souhaiter de bien profiter des ponts.
A découvrir aussi
- Encore un effort Mr Bébéar !
- There’s a crack in everything...
- Le marquis, l'ouvrier-poète et le littérateur (III) Jean-Paul Sartre
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 104 autres membres