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Aux sources de la tradition spirituelle du Japon — Le Shintō 神道

 

 

 

 

Ce billet est plus développé que d'accoutumée. C'est en quelque sorte un "billet d'été". Je prends le temps, je flâne. Je reviens sur certaines de mes impressions de voyage au Japon pour tenter de les approfondir. Je les croise avec des lectures faites après le retour et avec des témoignages comme celui recueilli par Laurence Caillet dans son très beau récit  La maison Yamazaki.

Bien entendu, si je portais un regard de sociologue, je m'intéresserais à bien d'autres aspects de la société japonaise. Je m'interrogerais sur les défis du présent, les enjeux économiques et environnementaux, la situation de la femme, le défi culturel de l'occidentalisation etc.

Mais je m'en tiens à mes impressions premières de rencontre, naïves peut-être, mais vives. En somme, c'est comme lire à la manière de Péguy : "Ce que c'est que lire, c'est entrer dans, dans quoi mon ami, dans une oeuvre, dans une vie, dans la contemplation d'une vie, avec amitié, avec fidélité, avec même une sorte de complaisance indispensable, entrer comme dans la source de l'oeuvre." 

 
 
 
Je crois avoir assez dit dans les Carnets du Japon l’impression extrêmement vive que m’a fait l’art de vie des Japonais. Cet art de vie a ceci de fascinant qu’il se donne à voir dès les premiers contacts dans les rites de la rencontre, la bienveillance qui vous entoure, et se manifeste dans tous les gestes, aussi bien ceux de l’existence quotidienne que des événements de la vie, ou dans l’exercice des arts traditionnels : l’arrangement des fleurs (ikebana), la cérémonie du thé, la calligraphie, la peinture... À travers cet "esprit du geste" transparaît la prégnance des rituels qui inspirent et guident tous les actes de la vie japonaise. Les rituels "relient" ces deux mondes que Lévi-Strauss appelait le monde discontinu (celui de tous les jours) et le continu (celui de l’origine) : pas de découpage entre les deux.
 
L’existence ritualisée est ainsi ouverte à ce que Baudelaire appellerait une "correspondance" avec le monde continu de l’origine. Ce monde de l’origine, les Japonais y accèdent par la voie du Shintō, littéralement : la voie (taō ) du shin. Qu’est-ce que veut dire shin ? Le mot, de par sa racine, peut signifier "esprit" ou désigner un aspect spirituel. Le terme originel japonais est kami. Le mot s'écrit avec le kanji , qui se prononce en lecture sino-japonaise shin. Le mot kami, littéralement "ce qui est au-dessus des hommes", souvent traduit par "divinité" ou "esprit", désigne ainsi le principe de vie reconnu par le shintō comme existant dans toutes les choses animées ou inanimées. Le monde de l’origine, "au-dessus des hommes", sur lequel est ouvert le monde de tous les jours, est en ce sens un autre monde : d’une autre "grandeur".
 
Et ceci me fait penser à ces paroles de Lao-Tseu :
 
Je m’efforce de l’appeler "grandeur"
La grandeur implique l’extension
L’extension implique l’éloignement
L’éloignement exige le retour
 
que je comprends ainsi : l'extension signifie que le monde est plus grand que ce qu'il paraît ; l'éloignement, qu'il n'appartient pas en totalité à la sphère du visible ; le retour, que la communication et la communion nécessitent les rituels.
 
Tels sont les chemins de la "correspondance" entre le monde de tous les jours et le monde de l’origine, qui assure à l’existence une ouverture sur ce qu’on peut appeler une certaine forme de transcendance. Chez nous, l’accès traditionnel à la transcendance a été coupé depuis qu’il a été proclamé : "Dieu est mort". Dieu mort, l’individu est renvoyé à ses propres limites, forclos du symbolique comme dirait Lacan, renfermé sur lui-même. La perte du symbolique limite l’horizon au champ clos du matérialisme. La nature ne représente plus qu’un gisement de ressources à exploiter. La mort est une anomalie à corriger.
 
Au Japon, le shintō continue d’imprégner en profondeur les mentalités. Les Japonais ne sont sans doute pas tous croyants mais ils partagent le sentiment de vivre au sein d’un univers habité, peuplé de kami. Ces kami, tutélaires des lieux, séjournent dans leur représentation dans la mer, les montagnes, les fleuves, les cascades, le vent… comptent également parmi les kami les esprits des ancêtres. L’univers prend ainsi une autre valeur : il est comme une grande maison, une oikia diraient les anciens chez nous (du grec οἶκος, « maison », « patrimoine »), dans laquelle l’homme a le statut d’invité. Le mot japonais c’est ie, qui désigne la "maison" comme construction et comme famille.  
 
Je retrouve ce terme ie dans le récit de La maison Yamazaki  :
 
«  … Quand je dis maison, je veux dire famille. Mais nous, les Japonais, nous préférons le mot maison.
Pour nous, une maison, ce n’est pas une construction que l’homme, comme par hasard, habiterait. C’est aussi une façon d’habiter, un mode de vie auquel se conforment ensemble, génération après génération, les êtres humains. Une maison, ce sont des hommes et des femmes, jeunes ou vieux, qui dorment et mangent sous un même toit. Ils consacrent leur travail à faire fructifier le patrimoine que leur ont transmis ces ancêtres.
C’est pour cela qu’en japonais un seul mot, ie, désigne la maison comme construction et comme famille. Ie signifie notre rattachement par le sang à une lignée. L'ie vit en chacun de nous, c’est la chaîne de nos existences qui lui donne sa force, tandis qu’il cristallise le sens de notre passage en ce monde."
 
Lhomme habite l’univers mais l'univers ne lui appartient pas. Les ressources matérielles ne sont pas sa propriété. L’homme n’est pas vis-à-vis de l’univers dans un rapport de domination (à l’instar de ce qui est affirmé dans la Genèse : « Dieu créa l’homme à son image, homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel etc.... ») mais dans une relation de respect. La véritable dimension de l’univers n’est pas matérielle mais relève d’une autre "grandeur" — celle-là même dont parle Lao-Tseu. À travers leurs rituels qui imprègnent toute leur vie et leur culture, les Japonais conservent vivante la conscience d’appartenir à cette "grande" maison.
 
Nicolas Bouvier le note justement dans Le vide et le plein :  le shintō est « comme un élément à l’état "natif" qui irradie continuellement la société japonaise ». Qu’est-ce qui explique qu’il irradie, et perdure ainsi dans les mentalités ? Peut-être faut-il chercher à la fois du côté de la nature de cet élément, et du côté de l’histoire.
 
Le shintō, dont l’origine remonte au fond des âges, est la religion fondamentale ancestrale autochtone du peuple japonais. C'était dans sa forme première une religion naturelle, qui consistait dans un ensemble de croyances, de mythes et de pratiques liées au culte des kami. Ces croyances n’ont jamais été figées dans une doctrine. Le shintō n’a pas de fondateur, ni préceptes, ni commandements, pas d’articles de foi, pas de dogmes (et donc n’a suscité aucune guerre de religion, n’ayant aucun credo à défendre ou imposer).
 
Le shintō  a en outre imprégné la plus ancienne culture japonaise avant même l’apparition de l’écriture dans l'archipel. D’où l’ambiguïté en japonais de certains concepts du shintō, à commencer par celui de kami : divinité, esprit… à la fois multiple et un, à la fois entité individuelle et partie d’un tout...  Si on ajoute qu’en japonais il n’existe pas de distinction grammaticale de nombre pour les noms (un kami, des kami ), qu’il n’y a pas de genre non plus… tout cela fait pas mal d’ambiguïtés : ambiguïtés ou... richesse sémantique ? La polysémie favorise l’élément « actif » dans l’irradiation de la culture — à l’encontre des codages dogmatiques facteurs de sclérose. 
 
(J’ajoute que l’ambiguïté, d’une façon générale, ne dérange pas les Japonais — à l’inverse de nous autres, esprits cartésiens, qui ne supportons guère ce qui n’est pas clair, précis, défini. Yuko, une Japonaise que nous avons rencontrée à Tokyō, le confirme dans un de ses commentaires sur les billets des Carnets du Japon :
"As you write, Japanese language has 'ni masculin ni feminin, ni singulier ni pluriel' .
And we often omit subjects on daily conversation. Our verbs and adjectives are not conjugated according to the subjects, so we need to understand or image what is the subject of the sentence we are just talking about. Sometimes we misunderstand the subject and the conversation gets confused, but we do not mind. Of course it might cause some problems especially in the official situation.
But we Japanese live in an ambiguity without presenting opinions and feelings to smooth things over. » )
 
La conception de ce qu'est le kami  n'est donc pas très précise. L'étymologie du mot proposée par les spécialistes japonais est elle-même très variée. Certains y voient un terme spécifique signifiant "supérieur", d'autres "ce qui possède une puissance supérieure" ; d'autres un dérivé de kamosu, fermenter, ou de kabimoye, croître et germer ; d'autres une combinaison de ka, "qui a trait à quelque chose de caché ou d'indistinct" et de mi, "qui a trait à quelque chose de visible ou de tangible"... Bref, le choix est vaste, mais peut-être, dans l'esprit japonais, le kami est-il comme objet de vénération un peu tout cela à la fois. Comme le dit le poème : " Je ne sais pas exactement ce qui se trouve là mais je ressens une telle gratitude que je ne peux pas retenir mes larmes"... En outre, comme le terme original permet d'interpréter le mot kami (ou shin ) au singulier ou au pluriel, l'expression shintō  peut-elle signifier "voie des kami ", selon la traduction habituelle, ou "voie spirituelle" : l'ouverture à une certaine forme de transcendance, un accès à la dimension spirituelle de l'univers, une participation consciente à la force vitale qui imprègne toutes choses, animées et inanimées... 
 
Le plus caractéristique du shintō en tout cas — ce qu'il raconte à travers sa mythologie — c'est la conviction profonde que les kami, les hommes et toute la nature sont en fait nés des mêmes ancêtres et sont donc parents. Ils appartiennent au même ie, ils sont de la même maison, de la même lignée. Ce n'est pas un dogme — c'est le mythe fondateur, qui a forgé l'esprit japonais et est à la source des traits les plus caractéristiques de la société japonaise touchant à l'organisation sociale (sentiment d'appartenir à une même famille) et au rapport avec l'environnement (attitude respectueuse envers tout ce qui existe).
 
Le shintō, qui ne possède pas de corpus rigide, a de plus été soumis dès le VIᵉ siècle de notre ère à des influences venues de Chine, comme celles du bouddhisme ou du confucianisme. Le bouddhisme n'évincera pas le shintō mais se le conciliera en amalgamant certaines pratiques — comme s’assurer des bonnes grâces des kami tutélaires des lieux sacrés. Il l’influencera aussi et fera quelques arrangements —comme vénérer les statues de Bouddha en tant que manifestation d’un puissant kami. Tout cela bon an mal an, avec au final une imprégnation renforcée du shintō dans la mentalité japonaise, comme on l'observe aujourd’hui.
 
Cette imprégnation est particulièrement sensible dans tous les rituels qui ponctuent la vie des Japonais, aussi bien les rituels de la vie courante que ceux, très sophistiqués, des cérémonies ou des arts. Mais aussi, et avant même cela, dans certains principes ou notions de vie profondément inscrits dans les gènes japonaises, qui trouvent de fait leur origine dans le fonds shintō, comme la notion de pureté, si essentielle au Japon, ainsi que le note la narratrice dans  La maison Yamazaki  : « La religion du Japon est celle de la pureté. » 
 
La philosophie sous-jacente du shintō est une conception de la pureté qui se décline sous quatre aspects : propre, éclatant, droit et direct. La combinaison de ces quatre qualités exprime les principes fondamentaux de la vie humaine. En japonais (selon la prononciation chinoise), propre se dit sei, éclatant mei, droit sei (homonyme du premier) et direct choku. Seimei (propre et brillant) signifie une attitude intérieure libre d’impureté ; seichoku (droit et direct) signifie le comportement ou l’action juste.
 
 
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Onsen intérieur

 
Seimei  trouve son expression dans l’action de la purification par l’eau, qu’on retrouve dans de très nombreux rituels, mais d’abord dans celui, typiquement japonais, du bain collectif de l’onsen (source d’eau chaude et de vapeur d’eau qui jaillit de la terre, soit naturellement, soit par des trous forés artificiellement). On n’entre pas dans l’eau chaude thermale de l’onsen pour se nettoyer ! Le rite bien établi consiste, avant la baignade et en dehors du bain, à procéder à une toilette préalable complète à l’aide d’une douche basse, assis sur un petit tabouret, et à se rincer soigneusement (on appelle cela kake-yu ). Après seulement on s'immerge dans l’eau de l’onsen. Ce rituel a une signification spirituelle qui va bien au-delà du simple fait de nettoyer son corps physique. Lorsque le corps est lavé par l’eau, le coeur et l’esprit, dans la conception shintō, sont purifiés en même temps. 
 
Seichoku est à l’origine de l’idée, fondamentalement japonaise, de l'action juste. L’action juste, c’est un comportement droit et direct envers les autres. Ce comportement socialement correct est considéré comme nécessaire au maintien du wa (l’ « harmonie »), inhérent à la nature et aux rapports humains. (Le mal, quant à lui, est associé à tout ce qui est gauche, incurvé ou tordu, à l’esprit courbe qui détourne de ce qui est droit et clair.)
 
Mais, pour le shintō où éthique et esthétique sont étroitement mêlés, seichoku, l’action juste, c’est aussi un principe de l’esthétique, qui s’exprime dans l’ "esprit du geste" (zanshin). Originellement, le mot zanshin provient de l’art du combat au sabre et signifie : "prêter attention à l’adversaire". L’idée de l’esprit du geste, c’est ceci : on prend soin de l’action et l’on reste attentif à ce qui peut survenir ensuite. Il y a, par exemple, une manière zanshin de fermer une porte, en douceur, afin de ne pas la claquer ; poser un objet, avec précaution… Toujours prendre attention, être présent à ce qu’on met dans le geste. On retrouve cette éducation dans l’art des bouquets (ikebana), la cérémonie du thé, la calligraphie...
 
 
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 Composition d'ikebana prête à être placée dans le tokonoma
 
 
L’ikebana (aussi connu sous le nom de kadō, "la voie des fleurs"), qui était à l’origine associé à la cérémonie du thé, est devenu par la suite un art à part entière. Une composition d’ikebana, placée dans l'alcôve (tokonoma) de la pièce à tatami, sera présente lors de toutes cérémonies, réunions, ou évènements particuliers. Pour faire un beau bouquet d’ikebana, on associe végétaux de la nature et fleurs cultivées. Ainsi, l’harmonie qui s’en dégagera fera naître le respect des principes de base, mais aussi du dialogue établi avec les végétaux, et à travers eux avec la nature.
 
Une autre illustration de l'esprit du geste nous est donné dans l'exercice de la calligraphie. Dans une très belle page de La maison Yamazaki , la narratrice évoque ses souvenirs d’apprentissage de la calligraphie : 
 
 
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 Caractère ei  l’éternité
 
 
« Le maître nous enseignait que l’apprentissage de la calligraphie est tout entier contenu dans le caractère "éternité". Il nous disait que ce mot réunit les huit gestes de la voie de l’écriture. Le premier trait, dénommé soku, "le côté", est le point que l’on inscrit sur le papier en inclinant légèrement le pinceau. Le second, roku, "les rênes", est le trait horizontal que l’on trace en tirant le pinceau, comme les rênes d’un cheval que l’on freine. Do, "l’arbalète", le troisième, est le trait vertical que l’on tire vers soi selon les gestes de l’arbalétrier. Le teki, "l’aile", ou quatrième geste, achève ce trait vertical qui se relève, en bondissant, vers la gauche. Vient ensuite le saku, "le fouet", un court trait horizontal, que l’on accomplit aussi brutalement que l’on donne un coup de fouet à un cheval. Pour composer le ryaku, "la caresse", qui prolonge ce coup de fouet vers le bas à gauche, le pinceau doit effleurer le papier comme une femme lisse sa chevelure. Le taku, lui, que l’on trace en diagonale, de droite vers la gauche, "le becquetage", correspond à l’attitude de l’oiseau qui picore sa nourriture au sol. Le dernier de ces traits, taku, encore, mais signifiant "la désunion", s’étale de gauche à droite, s’inclinant nonchalamment comme un corps qui se défait...
 
 
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Pinceau pour calligraphier
 
 
... J’aimais la calligraphie. La main ne devait pas reposer sur le papier, mais tenir le pinceau dans un geste qui engageait le bras et, au-delà, l’attitude du corps tout entier. L’apprenti traçait un caractère huit mille fois [huit est un nombre sacré qui signifie simplement "beaucoup"], il concentrait son esprit sur le mouvement qui seul l’unissait à la feuille de papier et, à force de tentatives, un trait naissait un jour sur cette feuille. Et nul ne pouvait dire qu’il en était le véritable auteur. Calligraphier, c’était donner naissance à un signe préexistant quelque part et qu’enfin j’avais su révéler. » 
 
Cette notion de "signe préexistant quelque part" que révèle l’action juste renvoie une nouvelle fois à l’idée du wa (l’ "harmonie"), si fondamentale dans le monde shintō et japonais. Les règles régissant les comportements humains, on l’a vu, sont considérées comme nécessaires au maintien du wa, sans lequel la société sombrerait dans le chaos. L’exigence du maintien du wa dans l’univers donne aussi la clé du rapport de l’homme avec la nature, rapport toujours déterminé dans le shintō et dans l'esprit japonais par la recherche d’un juste équilibre.
 
Le souci du wa se reflète aussi dans nombre de coutumes japonaises, comme ôter ses chaussures avant d’entrer dans une maison, quitter ses slippers avant d’entrer dans une pièce à tatami, les laisser devant la cloison coulissante, rangés avec la pointe vers l’extérieur :  Il ne s’agit pas seulement en l’occurrence de purification mais aussi, à travers ces signes, du maintien d’un équilibre harmonieux dans l’univers — l’intérieur d’une maison étant un "espace sacré" par rapport au monde extérieur, la pointe des slippers vers l'extérieur, vers le dehors, signifiant qu'on est de passage...
 
 
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Pièce à tatami
 
 
C’est le même objectif d’inscription dans l’harmonie universelle qui sous-tend la conception traditionnelle des maisons japonaises, comme nous le rapporte la narratrice dans La maison Yamazaki  :
 
«  Dans la maison japonaise, on se tient au ras du sol. Nos maisons sont basses, les lignes y sont horizontales, leur régularité un peu monotone apaise l’esprit et suscite l’harmonie […]  Assis sur le sol de nos habitations de bois, de terre et de papier où subsiste l’apparence du végétal, nous n’oublions jamais que nous ne sommes qu’une part du monde, que des être humains formant une communauté en son sein..."
 
 
L’impression vive, forte, que produit la première rencontre avec le Japon, correspond à cette réalité que l’art de vie japonais s’empreint encore profondément de la spiritualité du shintō qui, aux origines a formé l’esprit japonais, et continue d’imprégner les mentalités et les attitudes d’être. Ce qui faisait dire à Nicolas Bouvier que le shintō était  "à la fois la tradition et la jeunesse du Japon". Si on ajoute que le shintō n’est pas au sens propre une religion, ni une philosophie, et que pourtant il inspire des principes de type religieux et une certaine philosophie de vivre, on comprend que l’impression ressentie au Japon demeure à certains égards unique, nulle part ailleurs jamais éprouvée. 
 
 
 
Le soleil de midi ne fait pas d'ombre
Tout ne s’explique pas par l'intellect

 

 
 
 
 
 
 
 
 


22/07/2017
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