Cahuzac craque
Mardi 2 avril 2013
Cahuzac craque
Deux semaines après avoir été démissionné de son poste de ministre du Budget suite à l'ouverture d'une enquête pour blanchiment de fraude fiscale, Jerôme Cahuzac est passé aux aveux. Entendu aujourd'hui par les juges du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, il a reconnu avoir détenu un compte bancaire à l'étranger, de l'ordre de 600 000 euros, depuis une vingtaine d'années. Dans la foulée de ces aveux, l'ancien ministre a été mis en examen.
Il reconnaît devant les juges du pôle financier ce qu'il a toujours nié "les yeux dans les yeux" devant le président de la République, devant l'Assemblée nationale, devant tous :
«J'ai mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel j'ai manqué et le souci de remplir les missions qui m'ont été confiées et notamment la dernière que je n'ai pu mener à bien. J'ai été pris dans une spirale du mensonge et m'y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords. Penser que je pourrais éviter d'affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J'affronterai désormais cette réalité en toute transparence», écrit-il aujourd'hui. «A Monsieur le président de la République, au premier ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. A mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français j'exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j'ai tant déçus», ajoute-t-il.
Cahuzac dit avoir été tiraillé entre le "devoir de vérité" et le "souci de remplir les missions qui [lui] ont été confiées" ! Je ne comprends pas même comment il peut être possible que ces deux voies divergent.
Le premier devoir d'un responsable politique à qui ont été confiées des missions publiques n'est-il pas l'exemplarité ? Cahuzac exprime des regrets. Mais cela peut-il suffire ?
Les dégâts pour l'exercice de la démocratie sont considérables. Le défaut de confiance mine le contrat passé entre ceux qui mandatent et les mandatés. Que dire de cette exonération morale, à l'heure où les efforts sont demandés à tous ?
Quelle suite va être donnée pour restaurer le crédit donné à la parole publique ? Il y a fort à craindre que la vindicte, comme vertu outragée, va se tourner contre le mouton noir - et puis c'est tout. Alors qu'il y aurait à travailler à changer les mentalités, du côté des responsables politiques pour inclure l'exemplarité dans la mission, et du côté des mandants pour l'exiger - à minima rendre impossible de reconduire des élus qui ont franchi la ligne jaune.
"Aucun problème ne peut être résolu sans changer l'état d'esprit qui y a conduit". On devrait bien s'inspirer de cette sentence d'Einstein.
Jérôme Cahuzac @J_Cahuzac
Je ne sais pas de quoi il est question. Je n'ai jamais eu de compte en suisse ou ailleurs. C'est ahurissant 1/2
3:44 PM - 04 déc. 12
Jérôme Cahuzac @J_Cahuzac
Je poursuivrai tous ceux qui reprendront cette calomnie gravement diffamatoire et qui porte atteinte à mon honneur. Y compris ici ! 2/2
3:42 PM - 04 déc. 12
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