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Carnets du Japon (II)

 

Trains

 

 

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La gare de Kyōto

 

 
Utiliser les moyens de transport ferroviaire au Japon peut sembler au premier abord, pour un étranger, relever d’un défi. 
 
C’est que, pour commencer, on n’a pas affaire à une unique compagnie, comme nous la SNCF, mais à plusieurs, qui ont chacune leur réseau, voire leur gare. Pour un trajet, il arrive qu’on commence avec une compagnie et poursuive avec une autre, quitte à changer de gare. De plus ne comptez pas acheter à un guichet d'une compagnie, par exemple la Japan Railways, ou JR, un billet d’une autre compagnie comme par exemple, pour aller de Tokyō à Hakone, le Romance Car  (que nous avons pris, non à cause de son nom si romantique, mais parce que le plus rapide et sans changement de Tokyō à Hakone)  : chaque compagnie a ses propres guichets.
 
 
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En outre, il n’est pas facile de se repérer dans une gare, comme par exemple la gare de Namba à Ōsaka : pratiquement pas de panneaux en anglais, les sorties indiquées de manière confuse etc. ; sur les quais, il faut aussi se débrouiller avec les informations affichées en japonais...
 
Mais... Mais nous sommes au Japon et, au final, pas de souci à avoir : n’importe quel passager, même ne parlant pas un mot d’anglais, sera là pour anticiper notre embarras et au vu de notre billet nous aiguillera sur le bon quai, le bon train, nous indiquera le bon arrêt etc.
 
 
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Le  Shinkansen 
 
Nous avons pris, de Ōsaka à Tokyō, le fameux Shinkansen (train à grande vitesse japonais). Le trajet (556 kms) dure 2h48 avec plusieurs arrêts, mais toujours extrêmement brefs — de l’ordre de 2 minutes. À la différence de notre TGV, il est à un seul niveau, et même assez bas, très effilé on dirait un long poisson de mer, avec la tête d’une sorte de requin. Grand confort, pas de roulis. Service impeccable. Le contrôleur (qui d’ailleurs ne contrôle pas les billets mais semble s’assurer en permanence du bon déroulement du voyage), en entrant dans le wagon salue les passagers en s’inclinant. Tous les sièges sont orientés dans le sens de la marche. Comment ? Facile : au terminus de la ligne, on fait pivoter les sièges de 180° et ça repart dans l’autre sens les sièges toujours orientés dans le sens de la marche.
 
Les agents de toutes les compagnies — au demeurant extrêmement nombreux, en gare, sur les quais, un à chaque porte du Shinkansen à l’arrêt pour faciliter la montée des passagers — sont également prévenants, et moyennant une courbette à l’égard du voyageur, vous renseigneront efficacement, même s’ils ne parlent pas un mot d’anglais.
 
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Ces mêmes agents, c’est frappant pour nous, qu’ils soient conducteurs de train, contrôleurs, agents de quai… sont habillés impeccablement comme des pilotes de ligne : costume sombre, casquette, galons, gants blancs en sus. Classe.
 
Les trains tournent comme une horloge, à la minute près. Comme il n’y a pas de monopole, pas de statut particulier pour le personnel. 
 
 

Bus

 

 
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Dans un bus de Hongū à Kōya-san
 
 
Nous avons eu à prendre, dans la région du centre de la péninsule de Kii, au sud de Kotyō, des bus locaux pour nous rendre au départ des chemins de pèlerinage du Kumano Kodō et aussi pour rejoindre à partir de Hongū, à travers le massif montagneux, le grand centre bouddhique des sanctuaires de Kōya-san. 
 
Les bus, comme les trains, respectent parfaitement les horaires. Les chauffeurs portent aussi, comme le personnel des trains, des gants blancs. Ce qui paraît plus compliqué pour l’étranger, mais se révèle astucieux, c’est le système de billetterie. On entre par la porte arrière du bus et on tire un ticket. Le ticket porte un numéro, qui correspond en fait à l’arrêt où on est monté. Un grand tableau lumineux près du conducteur indique à chaque arrêt le prix à payer en fonction du numéro du ticket (donc de l’arrêt où on est monté). On paye avec des pièces, qu’on glisse dans le réceptacle installé à côté du chauffeur. Si on n’a pas l’appoint, une machine fait le change. Astucieux.
 
Pas de souci pour descendre au bon stop. Le chauffeur annonce au micro chaque arrêt — à vrai dire on ne reconnaît pas forcément le nom prononcé, et le panneau extérieur est écrit exclusivement en japonais — mais si on a pris la précaution de prévenir le chauffeur en lui montrant sur un papier le nom de l’arrêt (si possible en japonais), il vous avertira. Cool.
 
 
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Itinéraire de bus de Hongū à Kōya-san 
 
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Feuille de route établie par notre hôte de Tanabe
 
 
Il n'est pas toujours facile d'organiser son voyage. Par exemple, de Hongū à Kōya-san, il faut prendre 3 bus. Mais notre hôte du Mioshiya Ryokan à Tanabe (parlant bien anglais) spontanément nous arrange cela, réserve les billets et nous établit une feuille de route précise ! Il s'occupera également de faire expédier nos bagages deux étapes plus loin pour nous permettre de cheminer sur le Kumano Kodō.
 
 

Hébergement

Je ne parlerai pas ici des hôtels internationaux des grandes villes comme Tokyō, Kotyō ou Ōsaka, où on n’apprend pas grand chose sur le pays, mais des auberges traditionnelles, appelées ryokan. Ces auberges, qu’elles soient des plus sophistiquées (comme celle où nous avons logé à Hakone) ou toute simples (comme celles sur les étapes du chemin du Kumano Kodō), offrent comme un sas d’entrée dans le monde de la découverte des moeurs japonaises. 
 
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 Vestibule dans le ryokan Fukuzumirō à  Hakone
 
Hakone, situé en bord de mer et entouré de magnifiques paysages montagneux dominés (quand il se laisse voir) par le Mont Fuji, est une région riche en onsen.  Notre ryokan — une magnifique auberge chargée d’histoire, à la belle architecture de bois, où de nombreux écrivains, calligraphes ou artistes japonais, depuis plus de cent ans ont séjourné — nous a d’entrée de jeu, pilotés par notre hôtesse Kanako, plongé dans le monde des coutumes et de l’art de vivre japonais : le long vestibule (à l’entrée duquel on a laissé les chaussures), conduit à une pièce de style japonais (où on laisse cette fois-ci les chaussons), composée d‘une sorte d’antichambre, donnant sur un petit jardin et la rivière, et d’une pièce en tatami (washitsu ) séparée par des portes coulissantes en papier (shōji ), meublée de coussins et d’une table basse, sur laquelle nous prendrons les repas japonais présentés (et commentés !) par notre hôtesse. Le soir, la table basse aura été déplacée afin de pouvoir étaler les futons sur lesquels nous dormirons. Toute une aventure ! qui continuera avec la découverte des rites sophistiqués de l'onsen.
 
 
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Washitsu  
dans le ryokan tout simple de Tanabe 
 
Les autres hébergements, sur notre chemin de pèlerinage, nous feront expérimenter d’autres types de ryokan, au coeur de la montagne, beaucoup plus simples, mais tout aussi étonnants, avec toujours les mêmes rites liés à la vie japonaise, et toujours le même accueil extrêmement prévenant des hôtes, quand bien même certains ne parlaient pas un mot d’anglais ou fort peu.
 
 
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Washitsu donnant sur un jardin sec dans le temple Rengejō-in à Kōya-san
 
 
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 Repas dans le temple Rengejō-in à Kōya-san
 
Enfin, à Kōya-san, nous logerons dans un temple, bénéficiant aussi d’un washitu  — la seule différence étant que les repas seront pris en commun.
 
 

Restauration

 
Comme je l’ai dit dans le premier papier, je ne dispose pas des compétences idoines pour relater comme il conviendrait la riche expérience que constitue la dégustation de la cuisine japonaise si raffinée et variée (saveurs, couleurs…), comme celle que nous avons goûtée dans le ryokan d’Hakone, ou — autre expérience — le repas bouddhique végétarien dans le temple à Kōya-san.
 
 
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La restauration en ville offre une extraordinaire variété de plats et accompagnements souvent inconnus au premier abord mais délicieux à déguster. Le problème, c’est de s’y reconnaître, surtout lorsque le menu, comme la plupart du temps, n’est proposé qu’en japonais. Mais là aussi, pas (trop) de souci : dans les endroits touristiques, les restaurants présentent souvent à l'entrée des plats factices moulés dans la cire et peints. Pratique pour faire son choix !
 
 
 À suivre...
 


16/04/2017
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