Folie meurtrière d'août 14 (II)
Ce mois d'août 2014 est cruel. À peine Gaza panse-t-elle ses plaies (ou espère-t-elle pouvoir panser ses plaies, si la trêve débouche sur une paix plus durable), que s'ouvre brutalement en Irak une autre tragédie, qui jette hors de leurs foyers, de leurs villages, des milliers de familles, avec les femmes, les mères, les enfants fuyant dans les déserts, mourant de soif, d'inanition, ou sous les balles - cependant que notre préoccupation, le sujet préféré de nos conversations, demeure le temps qu'il fera demain, si enfin un anticyclone installera pour de bon le soleil, et quels sont vos projets etc.
L'apathie aoûtienne ajoute au désarroi. Je comprends ce billet d'humeur que m'a communiqué Claude Charier - billet qui suit un texte écrit sur la tragédie de Gaza, resté sans écho. Je partage avec mes lecteurs le billet d'abord, puis le texte :
Silence troublant
Silence,
vacances,
errances.
S'il vous plait,
pas de bruits,
Do not disturb.
S'il vous plait,
éteignez radio,
fermez télé.
Non aux infos,
non à la guerre
pendant les vacances.
S'il vous plait,
enfin,
laissez nous tranquilles !
Est-il possible de se reposer
quand les gazaouis sont écrasés
sous les bombes israéliennes ?
Est-il possible de vivre
comme si …
comme s'il ne se passait rien à Gaza ?
Silence troublant
à mon billet d'humeur
envoyé par mail à de nombreux amis.
Silence honteux
des intellectuels et politiques
à l'esprit en vacances.
Silence effarant,
rappel d'autres compromissions
de pages sombres de notre histoire.
Silence, on tourne,
on tourne une page
d'une histoire très dérangeante.
Voici le texte :
Crime contre l'humanité
La peur dans les yeux,
peur de ce qu'il vient de vivre,
peur de la mort qui approche,
dans ses yeux fixes.
Entre des mains gantés de blanc,
son visage ensanglanté
et blanc de poussière,
n'appelle plus au secours.
Il est trop tard,
Il est mort
dans les mains fraternels
de secouristes palestiniens.
Bel adolescent de 15 ans.
Il croyait à la Paix, à l'amour,
Il espérait un avenir meilleur
pour lui, les siens et son pays.
Et il n'a trouvé,
sous les gravats de sa maison anéantie
que haine et violences
d'une guerre injuste et injustifiée.
Comme les enfants tués
sur la plage de Gaza
et les 296 enfants assassinés
dénombrés par l'UNICEF,
cet adolescent innocent
s'ajoute la litanie de la honte.
Comment un peuple
qui se dit « l'élu de Dieu »
peut-il tuer ainsi ?
Comment les Israéliens
peuvent-ils tuer femmes et enfants
avec un tel sans froid,
une telle application ?
Comment Israel
peut-il parler de légitime défense
alors que ce sont les palestiniens
qui sont envahis et agressés ?
Comment Obama
peut-il encore promettre
de livrer armes et munitions ?
Qui a troublé ce point
l'esprit des Israéliens ?
Qui a mis cette haine dans leur coeur ?
Pourquoi le monde se tait lâchement ?
Que puis-je faire du fond de ma retraite ?
Dire, dénoncer, mobiliser
aux côtés de journalistes et photographes courageux.
Claude Charier
2 août 2014
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