Du vrai besoin
Une fois de plus, j’aborde les fêtes avec un sentiment de manque. De manque ? En cette période où, plus qu’en aucune autre, on est inondé des offres de l’hyperconsommation, où la société consumériste nous promet l'immédiate satisfaction de besoins artificiellement créés… d'où vient le sentiment de manque ?
C’est que besoin et manque sont intimement liés.
Le besoin est défini dans le dictionnaire comme " une exigence née d’un sentiment de manque ", la privation par exemple de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique : besoin de manger, de dormir. Plus généralement le besoin est défini comme "une chose nécessaire à l’existence".
Du coup, il y a de quoi s’interroger : qu’est-ce qui, en vérité, est nécessaire à l’existence ?
Il y a quelques jours, j’ai lu un message sur FB de Florence Noël (auteure belge qui a publié des recueils de poèmes, dont L'Étrangère et, récemment, Solombre ) qui questionnait sur le Black Friday :
" Ce vendredi, je n'achèterai que l'essentiel, et vous? "
Sur quoi mon ami Pierre Gaudu, artiste peintre et photographe (qui a illustré des recueils de Florence Noël, entre autres Solombre ) ajoute aux commentaires :
" L'essentiel ne s'achète pas, il ne peut être soldé " .
Réponse de Florence Noël :
" Exactement : ni l'amour, ni les soins, ni l'accueil, ni la solidarité, ni la beauté, ni la foi, ni l’imaginaire… "
Magnifique échange qui nous recentre sur le véritable nécessaire.
J'avais envie d'écrire : Magnifique regard. Car dans "regard" il y a l'idée d'égard. C'est aussi une forme du respect : respicere en latin veut dire tourner la tête pour regarder. C'est dans ce geste — dans cette geste — de désencombrement de soi que se tient le nécessaire dont le manque définit le vrai besoin.
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