Re-penser l'entreprise (5 mars 2008)
Mis ce commentaire sur le blog d'un ami que je recommande (et le blog et l'ami) http://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com
A propos de l'histoire d'Erin Brockovitch, une femme un peu aux abois, socialement et culturellement désavantagée, mais qui grâce à son punch, ses ressources et son assertivité, fera des prouesses au profit de son employeur, - mon ami conclut : "Erin Brockovitch n'est pas, d'évidence, une femme de tout repos. Quand on voit ses résultats, on peut cependant se dire que nos entreprises gagneraient beaucoup à avoir davantage d'Erin Brockovitch parmi leurs collaborateurs. Peut-être, d'ailleurs, suffirait-il de quelques changements dans les modes de management pour les voir apparaître. Mais nos organisations les supporteraient-elles ?"
Mon commentaire sur cette dernière réflexion, rapportée à l'entreprise, de ce très intéressant article :
Je suis moins optimiste sur ce point. Des EB, je pense qu'il y en a beaucoup, pleins de capacités d'initiative et d'inventivité, mais voilà, le système de l'entreprise fait tout aujourd'hui pour tuer ce qu'on appellait d'un beau mot, justement, "l'esprit d'entreprise".
Pour développer l'esprit d'entreprise, il faut 1] qu'on se sente embarqués ensemble sur un même bateau 2]que ce bateau ait un capitaine 3] que ce capitaine sache où il va 4] qu'il fasse savoir à l'équipage où on va.
Or aujourd'hui le système (car c'est bien systémique) fait en sorte que :
1] le sentiment d'appartenance (la fierté qui va avec) est une histoire un peu ancienne et un peu ringarde - en tout cas rien n'est fait pour développer ce sentiment : pas de reconnaissance dans le travail, bosse et tais-toi (et non plus : bosse et t'es toi)
2] il n'y a presque plus de capitaines dignes de ce nom (pour un Gallois, p.e., qui tient la route, combien de dirigeants à la UIMM... ou autres, dont la notoriété ne tient pas, c'est le moins qu'on puisse dire, à leur capacité managériale)
3] dans combien d'entreprises le capitaine sait où il va ? (définition de la stratégie à la petite semaine : dis papa, c'est quand qu'on va où ?)
4] et, pour cause, l'équipage n'est informé de rien : c'est comme si tous bossaient dans la soute.
Alors... ce n'est pas "quelques changements" qu'il faudrait mais tout remettre à plat... en commençant par re-penser ce qu'est l'entreprise, pas la chose exclusive des financiers ou des actionnaires mais celle aussi des salariés... et alors, alors on verra fleurir dans l'entreprise des Erin Brockovitch !
Voilacestdit
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