Le souci de la junte birmane (27 mai 2008)
La presse occidentale se réjouit bien vite, et bien naïvement à mon sens, des "signes d'ouverture" que donnerait la junte birmane, autorisant l'entrée d'humanitaires internationaux sur son territoire.
Les humanitaires, malheureusement, ne sont pas près d'entrer sur le territoire du Myanmar. La junte est paranoïaque, elle ne peut supporter une ingérence ou un regard extérieur. Tant pis pour le peuple birman. Les militaires n'ont-ils pas clairement affiché que leur souci, ce ne sont pas les souffrances des sinistrés, mais le résultat du pseudo-referendum sur la nouvelle Constitution censée ouvrir le chemin vers "la démocratie" (un mot qu'ils ne doivent pas bien comprendre) ?
Les militaires donc ont tout l'air de gens satisfaits. La radio publique a annoncé que le texte de la dite Constitution a été approuvé par 92,4% des votants dans le delta de l'Irrawaddy et de Rangoon. On imagine effectivement le million et demi de personnes sinistrées (sans compter les 133.000 morts et disparus) n'ayant rien de plus urgent à faire que courir voter pour la Constitution.
Quant aux humanitaires, gageons que la junte qui a donné de si beaux "signes d'ouverture" saura mobiliser toute sa bureaucratie (et ce n'est pas rien) pour transformer la course aux visas en course d'obstacles.
Au fond, est-il rien de plus urgent que de faire sauter ce régime inique ? La diplomatie ne dispose-t-elle d'aucun moyen réel de contrainte ?
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