Si Obama était poisson
Si Obama était poisson, il n'aurait pas eu le parcours qu'il a.
Car les poissons, il y en a des blancs, des noirs, des jaunes, même des rouges, des verts, des bariolés, et, qu'on sache, la couleur de leur peau ne complique pas leur parcours.
Obama, si. Comme il en témoigne dans son autobiographie - toute de sensibilité et d'intelligence - Les rêves de mon père, L'histoire d'un héritage en noir et blanc, tout au long de son parcours il eut à affronter et assumer toutes sortes d'embuches du fait de la couleur de sa peau.
Jeune étudiant en droit à Harvard, élu président de la revue Harvard Law Review, son élection - premier président noir afro-américain - frappa les esprits. C'est à cette occasion qu'on lui proposa d'écrire son histoire : "Je me mis donc au travail, écrit-il dans la préface de son livre, convaincu que l'histoire de ma famille et le récit de mes efforts pour comprendre cette histoire pouvaient illustrer la séparation raciale qui a caractérisé l'histoire américaine [...]".
Il poursuit un peu plus loin : "Quand on ne me connaît pas bien, qu'on soit noir ou blanc, et qu'on découvre mes origines [...], je vois la fraction de seconde d'adaptation, le regard qui cherche dans mes yeux quelque signe révélateur. Ils ne savent plus qui je suis. En secret, ils devinent mon trouble intérieur, je suppose... le sang mêlé, le coeur divisé, la tragédie du mulâtre pris entre deux mondes. Et quand je leur explique que, non, cette tragédie n'est pas la mienne, ou du moins pas la mienne seule, c'est la vôtre, fils et filles de Plymouth Rock et d'Ellis Island, c'est la vôtre, enfants d'Afrique [...], vous n'avez donc pas à chercher ce qui me perturbe, tout le monde peut le voir au journal télévisé le soir... et si nous pouvions au moins reconnaître cela, le cycle magique commencerait à se rompre [...] Finalement, ce qui se retrouve dans ces pages est le récit d'un voyage personnel, intérieur, la quête d'un garçon à la recherche de son père [Noir africain] et, à travers cette quête, le désir de donner un sens utile à sa vie de Noir américain".
Si Obama était poisson, il n'aurait pas eu ce parcours.
Il n'y aurait pas eu besoin non plus de proclamer une Déclaration universelle des droits : Article premier : Tous les êtres de l'espèce poisson naissent libres et égaux en dignité et en droits.
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