voilacestdit

 

Je souhaite raconter ici simplement, une fois n’est pas coutume, une histoire toute personnelle.

 

Il y a un tout juste un an j’étais hospitalisé, 5 semaines, pour une infection bactérienne du pied, accompagnée de complications ; s'ensuivirent 5 mois de soins infirmiers journaliers pour la cicatrisation des plaies. Un traumatisme conséquent, le corps a donné. Et puis, peu de temps après, c’était l’été : effondrement, une sorte de décompensation. Mon médecin dit : C’est normal, ça peut arriver après un fort traumatisme. Bon. Mais comment on sort de là, à part de suivre les prescriptions, classiques, du médecin...

 

Septembre : depuis 3 mois je suis au fond du trou : pas d’énergie, pas d’appétit, ni physique (perte de poids), ni intellectuel (perte du goût de la lecture, de l’écriture), aucun goût pour le bricolage, pas de désir de rencontrer les autres, peine à me lever le matin, manque d'entrain…

 

Mi-septembre, un après-midi, rencontre inopinée sur les Champs-Élysées avec Marie, une amie de longue date, pas vue depuis un certain temps. On décide de se retrouver dans la semaine pour prendre un pot le soir au Fumoir, un café bien connu près du Louvre. Pot au Fumoir. Marie voit bien dans quel état je suis. Elle me dit « Je peux faire quelque chose pour toi », et elle m’invite à venir la voir à son cabinet près de la Madeleine. C’est une invitation, insiste-t-elle. Rendez-vous est pris pour un jour prochain.

 

Le jour dit, je me rends au cabinet de Marie. Je n’ai pas d’attente, j’ai simplement confiance en elle et réponds à son invitation. 

En m’accueillant, elle m’invite à m’allonger sur la table de soins et me dit : « Ne cherche pas à comprendre ». Elle passe sur moi une espèce de pendule, ou de compas, très rapidement, en disant : la rate c’est bon, le foie c’est bon, les reins c’est bon etc…., le coeur est bon etc.

Mais

« — TON ÉNERGIE EST À CÔTÉ DE TOI …  

— ?…  Je fais quoi ? 

— Rien, tu me laisses faire. » 

Elle m’impose les mains sur les pieds, environ 1 minute, puis sur le ventre, environ 1 minute, puis sur le crâne, environ 1 minute, et me dit : « Tu peux y aller ».

La séance a duré en tout une vingtaine de minutes.

 

Je sors de chez elle, rejoins la station de métro de La Madeleine, dégringole les escaliers, et m’arrête en bas, stupéfait : cela fait 3 mois que je ne monte plus ou descends un escalier qu’avec l’aide de la rampe — et là, je viens de dégringoler l’escalier sans y penser, quasi comme un gamin, sans aide aucune !

 

Dans les jours qui suivent, dès le jour même, je retrouve le goût de la lecture, le goût de l’écriture (j'écris dans la foulée un billet sur Héraclite), je retrouve l’énergie, le sommeil, le bonheur de me lever tôt le matin, le plaisir du bricolage, le désir de rencontrer les autres.

Je retrouve la sensation d’être « aligné » avec mon énergie, de me retrouver moi-même, de retrouver la Vie !

 

Comment cela s’est-il passé ? Je n’en sais rien.

J'accueille  avec joie le « hasard » de cette si belle et bien improbable rencontre avec Marie, envers qui je suis infiniment reconnaissant.