Valérie Trierweiler dans tous mes états
De mon épouse Chantal :
Le personnage de Valérie Trierweiler (VT) ne m'est pas sympathique et ne l'a jamais été. Je dois même dire que ses comportements ont eu le don de m'agacer. En cela, je crois assez bien refléter l'opinion d'une majorité de mes concitoyens qui ne lui vouent pas la plus grande sympathie pour ne pas dire qu'ils ne l'aiment pas ou qu'ils la détestent. Témoin, ces paroles d'une femme du peuple qui ont fait le tour des réseaux sociaux, et qui dépassaient, par leur force, tous les sondages : s'adressant à un Hollande éberlué, lors de son déplacement à Dijon en 2013 : "ne vous mariez pas, on ne l'aime pas"...
Je ne connaissais pas VT avant l'élection présidentielle. Il y a eu le "embrasse-moi sur la bouche" de la Bastille, le soir des élections. Le livre de photos publié juste après : une exhibition égocentrique alliant photos "officielles" et commentaires d'amoureuse : un mélange de genre intime/public malsain. Puis l'affaire du tweet m'a franchement sidérée en plus de me consterner. Ainsi la "première dame" de France s'affichait d'une façon impulsive et primaire sur le devant de la scène, d'une manière extrêmement déplacée. L'effet désastreux de ce tweet dans l'opinion publique et sans doute de sévères remontrances ont contribué à la recadrer. Mais comment pouvait-elle se remettre d'une telle entrée en scène ? En tous cas, deux traits de sa personnalité avaient percé à travers cet événement : son impulsivité et son besoin exacerbé de se mettre en avant, quoi qu'il en coûte. Même sévèrement canalisée, d'ores et déjà, on pouvait craindre le retour du refoulé...
Ensuite s'est manifestée sa maladresse à prendre sa place, sa juste place. D'emblée, elle déclare qu'elle ne se coulera pas dans le moule et qu'elle n'entend pas renoncer à sa carrière de journaliste, au risque de conflits d'intérêts possibles. En tous cas, elle fait du bruit et l'inflation de moyens en personnel de son cabinet montre qu'il ne s'agit pas pour elle d'occuper une place moindre. Le Président reste muet dans ce débat, alors même que le statut de "première dame" est controversé par les citoyens : à quel titre tous ces moyens alloués ? Concubine ? Maîtresse ?…
Le 10 janvier, éclate une bombe médiatique. Les révélations de Closer sur la vie cachée de François Hollande : les images du Président, casque sur la tête, se rendant incognito à un rendez-vous galant. Les événements se précipitent. S'ensuit l'hospitalisation de VT et sa cure de sommeil. Dès lors, celle-ci va occuper, pendant des semaines, le devant de la scène dans les médias. D'abord, ce voyage en Inde, alors qu'Hollande aurait tenté de l'en dissuader d'entreprendre, dans le but d'éviter l'exposition médiatique inévitable à laquelle nous avons effectivement assisté.
L'affaire de cette fin de couple dramatique et vaudevillesque a fait la Une de tous les médias. Mais - dans ce couple - qui parle, qui s'exprime, qui se manifeste? Quel sens cette affaire prend-elle dans l'esprit des Français, sur quoi et à partir de quoi ceux-ci se forgent-ils leurs représentations ? Suite aux photos de Closer - qui se sont fortement imprimées dans les imaginaires - il y a eu le communiqué incisif, glacial et laconique du Président : "Je fais savoir que j'ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler". Ce communiqué a été bref sous le prétexte de protéger sa vie privée. En fait, en choisissant le minimum et l'évitement pour ses déclarations, le Président traduisait une gêne et donnait l'image d'un personnage froid, désincarné, inatteignable émotionnellement et affectivement. Il donne ainsi l'impression de gérer ses histoires de coeur en technocrate. Finalement un personnage à qui il est difficile de s'identifier humainement.
En revanche, VT se répand abondamment dans les médias ; elle leur donne prise tout en s'en prenant à eux. Les photos de son séjour récent à l'ile Maurice - étalées dans Closer et Voici - en portent les stigmates.
On pourrait répliquer que dorénavant VT ne nous concerne plus. Sauf que plane, de sa part, la menace de la vengeance et de la revanche. "L'ancienne journaliste trompée, quittée, humiliée, est une vraie grenade dégoupillée", affichaient les journaux. Le suspens plane et se cristallise sur un livre de révélations qui s'annoncerait forcément explosif...
Nous sommes dans le feuilleton people du plus mauvais goût. Or ce feuilleton gravite autour du premier personnage de l'Etat, un personnage phare, et de ce point de vue, cela nous concerne.
C'est à dire que le phénomène VT, à rebondissements passés et futurs, est un révélateur. C'est un symptôme qui nous parle à la fois du Président (même s'il garde le silence), de sa manière de fonctionner, de notre vie politique, de nos moeurs, mais aussi du rôle de nos médias et de leurs relations avec la vie politique.
Cette affaire politico-sentimentale étalée dans la presse tabloïd qui en fait ses choux gras, provoque et entretient un malaise.
Elle nous renvoie, par un effet miroir, le reflet de l'état de nos moeurs, de notre vie politique, de nos médias. Cette image provoque l'écoeurement, la nausée et le rejet.
Hélas !
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