voilacestdit

Dans quelques jours, mardi 21 décembre cette année, ce sera le solstice d'hiver (le phénomène est susceptible de se produire, selon les années, le 20, 21, 22 ou 23 décembre) : moment de l’année où la trajectoire du soleil, vue de la terre, atteint son maximum méridional (dans l’hémisphère nord) ou septentrional (dans l’hémisphère sud). Sous nos latitudes, ce moment correspond au jour où l’inégalité du jour et de la nuit est maximale, avec un maximum de nuit. 

 

La date du solstice d’hiver a marqué depuis toujours les esprits, de la Rome antique aux sociétés chrétiennes. Le solstice d’hiver, considéré comme le jour de renaissance du « soleil invaincu », où la lumière diurne se remet à croître, portait chez les Latins le nom de Natalis dies (jour de la naissance), qui a donné « Noël » par appropriation des chrétiens voulant célébrer (à date fixe, le 25 décembre) le jour où naît le "vrai" soleil de justice identifié au Christ.

 

Ce n’est donc pas tant la nuit la plus longue, que l’espoir du renouveau de la lumière, qui depuis les temps les plus anciens est fêté au solstice d’hiver. Je ne sais pas quel écho cela a aujourd’hui, ou plutôt je sais que la frénésie des achats dits de Noël occupe bien plus les esprits que la célébration de la lumière renaissante.

 

Je voudrais bien plutôt pour ma part méditer sur ces mots de René Char, poète et résistant : « L’état d’esprit du soleil levant est allégresse malgré le jour cruel et le souvenir de la nuit. La teinte du caillot devient la rougeur de l'aurore »  (Rougeur des Matinaux).

 

Longue et rude est la nuit qui nous entoure après tant de jours cruels où nous vivons fatigués des événements. Mais l'état d'esprit du soleil levant est allégresse : le ciel en ce solstice prend la teinte du caillot et devient rougeur de l’aurore.

 

 

 

(Gabriel Romon, résistant, fusillé en déc.1943)